le 09 November 2018
Lors de son audition au sénat, le 24 octobre dernier, JP Delevoye, haut commissaire chargé de la réforme des retraites, a indiqué : les observateurs européens nous disent que vous avez une la situation des personnes âgées et retraité-e-se parmi les meilleures de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique), qu’il est pratiquement à l’équilibre financier, alors pourquoi changer ?
Le rôle des gaullistes et des communistes
JP Delevoye argumente : En 1945, gaullistes et communistes,
les ministres A Croizat, A Parodi et P Laroque ont mis en place l’universalité des droits mais ils n’ont
pas pu mettre en place l’universalité des régimes de retraite…
Aujourd’hui, dans ce monde de l’inconnaissable, personne ne peut dire ce que sera demain. Tout est en train de changer. La solidité de la retraite de chacun ne peut reposer sur la solidité des professions. Il faut
imaginer, non une réforme, mais un système universel accompagnant les parcours professionnels afin que la retraite soit un juste reflet de votre travail quelque soit le statut et la localisation.
Tout cela relève de l’enfumage. Il s’agit surtout, de respecter les dogmes de la finance pour servir toujours
plus le capital et le grand patronat.
La recherche d’une baisse très forte des pensions
Comme l’indique la CGT : « Il est de notoriété publique que le projet Macron vise à faire en sorte que les
retraites qui représentent actuellement 14% du PIB (produit intérieur brut) n’en représentent plus à terme que 12%. Cela signifie une baisse très forte des pensions servies (sans même compter l’accroissement
du nombre de retraité.e.s). Bernard Thibault, membre du Bureau international du Travail de l’OIT (Organisation internationale du Travail), nous a aidés à analyser les réformes en cours dans une perspective mondiale, insistant sur les derniers chiffres publiés par l’OIT qui montrent que 74% de la population mondiale est privée de toute protection sociale. Ce qui s’explique aussi bien souvent par l’absence de cadre légal au travail : 60% du travail relève du travail informel auquel, par définition, aucun droit social n’est adossé. En Europe, 25 % des emplois relève de l’économie informelle. 24 pays ont modifié leur système de retraite sous l’impulsion de la Banque mondiale et du FMI (fonds monétaire international) pour soi-disant « renationaliser » leur système de retraite. Les richesses sont de plus en plus captées par le capital au détriment du travail au point où l’OIT tire la sonnette d’alarme sur les risques de déstabilisation de l’économie mondiale. »
L’Humain d’abord
Derrière le débat sur les retraites, c’est donc un débat plus général, sur l’ensemble de la protection sociale,
les enjeux de société, qu’il faut ouvrir, pour une très grande mobilisation, pour l’Humain d’abord.