Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Slow food is good

 

Propositions:

  • Promouvoir une alimentation conforme aux besoins de la population

  • Un repas correct à l’école pour les enfants

  • Un encadrement des prix à la distribution et lutter contre la vie chère

  • Promouvoir l’allaitement maternel

  • Revaloriser les salaires

Dis-moi comment tu manges, je te dirais comment tu vas. Un milliard d’êtres humains souffrent de faim. Le monde est à la veille de terribles famines. Pour la première fois, il est dominé par la spéculation sur la nourriture plus que par les guerres ou les sécheresses. C’est une effroyable réalité. Mais que fait le G20 ? Lui si actif pour défendre les banques. Alors que dans les pays pauvres ont meurt de faim, les pauvres des pays riches meurt d’obésité. Hypercholestérolémie, surpoids, consommation insuffisante de fruits et légumes, consommation excessive d’alcool et hypertension artérielle : l’alimentation est en rapport avec cinq des sept principaux facteurs de risque de mort prématurée. Elle a un impact sur de nombreuses maladies : obésité, diabète, cancer, maladies cardio-vasculaires. Le coût du surpoids est évalué entre 2 et 7 % des budgets nationaux de santé publique. Au contraire d’une vision hygiéniste ou même nutritionnelle, la gauche doit promouvoir une conception égalitaire, sociale et hédoniste de l’alimentation. Très loin du libéralisme quand TF1 vend des minutes de cerveaux à Coca.

Le mal-manger, marqueur des inégalités sociales

En France, les pauvres consacrent un quart de leur budget pour manger. Cette part atteindrait les 50% chez les familles en grande précarité. Chiffre à comparer au 18% de la moyenne nationale. Malgré cette priorité accordée au repas, les pauvres mangent trop gras, trop salé, trop sucré. Ils mangent moins de poissons et moins de fruits. Les produits qu’ils peuvent acheter sont moins riches en nutriments. L’éclosion du hard-discount rime avec dégradation de la qualité. Ainsi, l’obésité est devenue un signe extérieur de pauvreté. Lapalissade, il faut lutter contre la pauvreté et l’exclusion (emplois, salaires). Il faut aussi lutter contre la vie chère. Alors que les agriculteurs voient leur revenu fondre comme neige au soleil, les prix à la consommation flambent. Pas étonnant que cinq des dix plus grandes fortunes de France sont dans la grande distribution. Il faut encadrer le prix des produits agricoles et alimentaires. Dans un projet de loi, le député André Chassaigne propose un coefficient multiplicateur.

La grande distribution pressure les producteurs, défigure les villes, et impose ses prix. Il faut relancer le commerce de proximité. Le commerce dit forain (marchés, halles alimentaires, commerces ambulants) permet souvent de proposer des produits frais, provenant de producteurs locaux et à prix raisonnables. Pourtant moins d’un tiers des ménages font le marché.

Les programmes de distribution de repas dans les écoles et les crèches sont un des moyens de lutte très efficaces contre la malnutrition infantile. L’école devrait garantir un repas par jour pour tous les élèves de la maternelle au lycée. Les associations caritatives jouent malheureusement un rôle déterminant pour assurer un repas aux pauvres. Il faut les conforter plus que de les étrangler.

Le mal-manger, marqueur de la société de consommation

L’industrie agro-alimentaire, la grande distribution, les chaînes de restauration travaillent, utilisent, modèlent les habitudes au travers de la publicité pour induire des conduites de consommations rentables. Regardez la place prise par les Mac Do, alors qu’il y a encore quelques années, les experts juraient que ce fast-food ne trouverait pas de place au pays de la gastronomie. C’est dire qu’il y a moyen d’influer sur les comportements alimentaires. Pour le pire, mais aussi pour le meilleur. Il faut redonner au repas une image positive notamment dans son rôle favorisant les rapports humains… L’apprentissage des goûts et du plaisir de manger est un facteur de plaisir. C’est aussi de garantie de diversification alimentaire et par conséquent d’apports nutritionnels adaptés. L’école à cet égard doit être un levier. Encore faudrait-il prendre des distances avec le délire hygiéniste et sécuritaire, qui interdit de faire des gâteaux en classe.

L’allaitement maternel est un bon moyen de construire les défenses naturelles des nourrissons et de développer le lien mère enfant. Il a même des conséquences à long terme sur les conduites alimentaires. L’industrie agroalimentaire a là encore, modelé les comportements individuels. D’abord en prétendant libérer ainsi les femmes. Et puis, en affirmant que les substituts sont aussi, voire plus efficaces que le lait maternel. C’est faux. C’est archi-faux. La puissance publique doit intervenir. Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel de l'OMS doit être appliqué.

Les disettes ont été un facteur déclenchant de la Révolution française. Le pain était avec la paix et la liberté, une revendication du Front populaire de 1936. Les récents progrès de la production et de la distribution alimentaire n’exonèrent pas la gauche de porter un projet ambitieux et radicalement antilibéral en matière de politique agro-alimentaire. « Dis moi comment tu veux manger, et je te dirais dans quelle société tu veux vivre ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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