Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Pour une santé et une protection sociale solidaires. La préface de Pierre Laurent.

Nous sommes à l'heure des choix. Pour l'Europe et le monde, pour la France.

En 2012, les Français sont appelés aux urnes.

Notre démocratie, fragilisée par dix années de droite au pouvoir, notre pays et notre économie, vampirisés par les affairistes et les spéculateurs, nos services publics, sabotés et vendus au rabais à des marchands sans foi ni loi... Tout est à reconstruire. L'éthique et la morale publique et politique, aussi.

Chacun le ressent dans sa vie propre. Dans sa scolarité, dans l'impossibilité de trouver à se loger, dans l'angoisse de trouver un emploi, puis le malaise croissant dans son travail, confronté au sous-effectif et, donc, à la surcharge de tâches. Le travail de milliers de salariés est bafoué, saboté et devient une souffrance pour un nombre croissant de femmes et d'hommes confrontés à la logique de compétitivité et de la performance individuelles.

Ici, la tuberculose fait sa réapparition. Là, des étudiants doivent choisir entre se nourrir, se loger et se soigner. Ailleurs, des familles doivent renoncer à leur vie pour accueillir un parent diminué faute de place en institution spécialisée. Quand la maladie ou l'accident frappent, nous que l'on accuse de « creuser le trou de la Sécurité sociale », mesurons les effets de la gestion comptable, instaurée autoritairement dans les établissements, sur la qualité des soins que les personnels hospitaliers, tant bien que mal, nous prodiguent.

Nous vivons dans une société où l'inégalité et la précarité sont normes. L'urgence et la rentabilité, la profitabilité, imposées, nous écrasent, nous dépassent, menacent de nous emporter. Et il est exigé de nous de l'accepter comme un état de fait, immuable.

Si nos salaires stagnent depuis 10 ans, ce n'est pas le cas pour tout le monde. En 2010, la rémunération des banquiers français a progressé de 44, 8 %... La même année, les exonérations de charges sociales patronales et niches fiscales ont atteint des sommets (73 milliards d'euros pour les niches sociales et fiscales aux entreprises ; 140 milliards d'euros d'exonérations fiscales et sociales et avantages fiscaux accordés aux revenus d'épargne par capitalisation). Ce sont autant de recettes manquantes au budget de la Nation.

Rompre avec les choix ultralibéraux et rétrogrades qui ne servent que les intérêts des marchés financiers lesquels se confondent avec les leurs propres : voilà ce dont, de plus en plus nombreux, femmes et hommes autour de nous, comme nous, recherchent le moyen.

D'aucuns affirment que l'argent manque pour faire d'autres choix. C'est faux, en taxant les revenus du capital et de la rente à la hauteur de ceux du travail, nous nous donnerions les moyens d'une autre et nouvelle politique.

D'aucuns affirment que le capitalisme mondialisé et que la construction européenne nous plient à des contraintes sur lesquelles nous n'aurions aucune prise et que le choix se résumerait à gérer plus ou moins bien la crise. C'est faux et nous, nous voulons sortir de la crise.

Ce qui se déroule à l'échelle européenne sous la férule de dirigeants, entièrement acquis à la cause des financiers, hypothèque notre avenir. Ceux qui refusaient aux peuples d'Europe le droit de décider de leur devenir politique, ceux qui les ont placé en concurrence et veulent maintenant soumettre les budgets nationaux à l'autorité de la Commission et de la Banque centrale européenne, nous préparent, si nous les laissons faire, des heures sombres.

Nous, nous voulons une Europe des peuples, de la solidarité, du progrès social et écologique.

Il n’y aura pas de sortie de crise sans recul du pouvoir des marchés financiers et institutions bancaires. Pour sortir de la crise, l'expérience nous l'a appris, il faut miser sur l'emploi, les salaires, le développement, l'investissement dans les services publics. Nous n'avons pas reconstruit la France post-1945 autrement.

L'heure des choix, disais-je. Pour ou contre la dictature des marchés, pour ou contre une société développée pour l'homme ? Les profits financiers pour quelques-uns ou une économie au service de l'humain ? Le choix pour l'humain peut se faire avec nous ; le choix des profits, malgré nous. À nous de voir, à nous de décider. Personne ne sera de trop pour faire pencher la balance.

***

Avec le Front de gauche et son candidat commun à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, le Parti communiste français s'est engagé dans la bataille électorale de la présidentielle et des législatives ensemble avec un double objectif : tout faire pour battre Nicolas Sarkozy, sa majorité UMP et leur politique néfaste ; et rassembler la gauche sur un projet de nature à sortir le pays de la crise et à améliorer le sort du plus grand nombre.

Nous nous sommes engagés dans la bataille électorale de la présidentielle et des législatives ensemble avec une double ambition : que le peuple, les femmes, les hommes, jeunes et moins jeunes, employés et ou ouvriers, cadres ou agriculteurs, qui produisent les richesses de ce pays reprennent le pouvoir sur leurs vies et, pour cela, se dotent demain d'un gouvernement qui, à leurs côtés, combattra le diktat financier des banques et des marchés.

Du cœur de la crise systémique économique, politique, sociale, démocratique et écologique que nous vivons, nous disons que le temps est venu de défaire cette dictature des marchés qui dévoie la démocratie et nous plonge dans l'insécurité sociale.

Notre République, dans ses textes fondamentaux, place la santé et la protection sociale au rang de droits imprescriptibles. Qu'il s'agisse du préambule de la Constitution, de la Charte universelle des droits de l'homme largement inspirée de celle de la France révolutionnaire, ou, enfin, du Programme du Conseil national de la Résistance qui permit de reconstruire notre pays après 1945, il a fallu des textes pionniers, de haute visée, de grande ambition sociale, pour transformer en droits quotidiens ce qu'une minorité considérait et s'accaparait en privilèges. Il aura fallu des décennies de combats, des siècles même, pour qu'un jour ce qui, la veille encore, paraissait impensable devienne indispensable, incontournable.

L'ouvrage que vous tenez entre les mains est un aboutissement et un point de départ, à la fois.

Il est le fruit d'un travail collectif multidisciplinaire qui rassemble un vaste champ de compétences et d'expériences. Mises en commun, débattues, affinées, leurs propositions sont une contribution de grande valeur au programme « L'humain d'abord » que le Front de gauche soumet à la confrontation publique. Dans ces pages, les auteurs abordent, sans tabou, tous les sujets qui font aujourd'hui problème. Les différents chapitres poussent même la discussion, exposent des perspectives qui font encore débat entre leurs auteurs – et c'est sans doute la deuxième grande qualité de ce livre.

Cet ouvrage contient en germe, un ensemble de propositions de loi qui refonde notre politique de santé et de protection sociale. L'introduction de Jean-Luc Gibelin, directeur adjoint d'hôpital universitaire, membre de l'Exécutif national du PCF où il est chargé des questions de santé et de protection sociale, précise les conceptions d'une politique de santé que nous voulons faire prévaloir car fondées sur les besoins de la population et la volonté de bâtir une société qui protège ses membres et non les exploite.

L'homme n'est pas un capital et la santé n'est pas une marchandise. L'homme doit être la fin de toute action politique, sociale ou économique ; la santé est, comme nous l'affirmons dans « L'humain d'abord », notre bien commun. C'est pourquoi aux logiques dominantes, nous opposons celles de la justice sociale, de l'égalité et de la solidarité, qui seront, seules, source de progrès pour tous.

Si la gauche doit revenir au pouvoir en 2012, il faudra à l'Assemblée nationale des députés en nombre pour abroger la loi Bachelot, pour stopper net les partenariats public-privé, les fermetures et les démantèlements d'hôpitaux et de centres de soins et d'IVG, pour rétablir le remboursement à 100% des dépenses de santé couvertes par la Sécurité sociale, pour supprimer les agences régionales de santé... Il faudra également des députés en nombre pour fonder un pôle public du médicament et désarmer les laboratoires pharmaceutiques, pour organiser la formation et le recrutement des personnels hospitaliers, pour revaloriser les conditions salariales dans le secteur public, pour redéfinir une nouvelle convention médicale, pour mettre en place une couverture nationale de santé égale sur tout le territoire, pour créer le dispositif solidaire de protection de la perte d'autonomie.

Assurément, pour en finir avec cet Ancien régime et refonder notre démocratie de droits nouveaux, engager la France dans les temps nouveaux d'une VIème République démocratique, sociale et écologique, il faudra une majorité de progrès à l'Assemblée nationale.

***

Il y a 3 ans, le PCF a relancé l’idée de fronts unitaires et le Front de gauche est né lors de l’élection européenne de 2009.

Notre ambition est de permettre un rassemblement large, massif, respectueux de la diversité politique de ceux qui le composent, un rassemblement à même de changer la politique du pays dans le sens des intérêts populaires.

Le Front de gauche se donne un triple objectif :

1-refaire de la politique un espace de démocratie réelle en se proposant d'être une dynamique, un espace ouvert, un cadre commun et collectif d'élaboration et d'action au service de la reconquête populaire du débat politique ;

2-mener des campagnes du Front de gauche foncièrement unitaires, collectives, citoyennes accordant toute leur place à la parole citoyenne, à la parole et aux attentes populaires dans le débat politique ;

3-mettre les dynamiques politiques impulsées au service de la construction d’un projet et de propositions capables de changer la vie, et d’être mises en œuvre par une nouvelle majorité de gauche.

Cela commence aujourd'hui et où que l'on soit.

Les propositions que contient cet ouvrage sont versées au pot commun et pourront être débattues en assemblées citoyennes qui peuvent se créer partout où des forces individuelles ou collectives veulent s'engager dans la campagne, quel que soit le choix que chacun fera au printemps prochain.

L'élaboration collective et commune des priorités que la gauche devra mettre en œuvre si elle emporte les élections, cette élaboration-là, est la première des conditions de la réussite de toute politique de gauche – décider ensemble ce qu'il faut faire et comment le faire – construire le rapport de force qui obligera les puissances de l'argent à restituer les richesses spoliées : le défi est devant nous. « Nous sommes les 99 % », proclament légitimement les indignés devant Wall Street. Ayons confiance dans l'intelligence et la force que notre rassemblement représente.

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Pour une santé et une protection sociale solidaires. La préface de Pierre Laurent.

le 01 décembre 2011

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