Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Un médecin du travail condamné par le conseil de l’ordre pour avoir fait le lien entre les conditions de travail et la santé d’un salarié.

 

La commission santé du parti communiste français a pris connaissance de la condamnation du Dr D. HUEZ par le conseil de l’ordre des médecins.

Cette décision est profondément choquante car elle porte un préjudice certain à la prévention dans le monde du travail ; le rôle du médecin du travail est de mettre en lumière les conséquences pour la santé des salariés des conditions de travail. Or la conclusion apportée remet en cause ce qui est de fait la fonction de prévention du médecin du travail.

Nous apportons notre soutien au Dr HUEZ ainsi qu’aux autres médecins mis en cause par les employeurs de la même manière. Le conseil de l’ordre s’immisce dans un conflit du travail ce qui est hors de sa compétence.

 

Un médecin du travail condamné par le conseil de l’ordre

pour avoir fait le lien entre les conditions de travail et la santé d’un salarié.

 

Le 18 décembre 2013 la chambre disciplinaire de l’ordre a pris position : il a condamné le Dr Huez pour un certificat médical reliant un syndrome post traumatique à des conditions de travail qu’il connaît bien dans la sous traitance nucléaire.

Alors que la sous traitance est, de notoriété publique, source d’accidents du travail et de non prise en compte des risques professionnels, de conditions de travail déplorables mettant en cause, non seulement la sécurité des travailleurs mais encore la qualité du travail effectué, cette décision du conseil de l’ordre des médecins montre l’incompréhension de cet organe de contrôle de cette activité professionnelle particulière. Il prend la une position de classe correspondant à sa sociologie.

Mais cette histoire n’est pas isolée : de nouvelles plaintes d’employeurs auprès des conseils de l’ordre se manifestent ; contre les médecins du travail, mais aussi contre les médecins généralistes et les psychiatres.

Ces attaques sont révoltantes. Alors que l’exercice professionnel devient de plus en plus difficile du fait de la charge de travail tout est fait par les patrons pour intimider et provoquer l’autocensure des médecins : si le signalement de conditions de travail délétère n’est plus permis, alors la prévention n’a plus de levier d’action. Le conseil de l’ordre veut aider les employeurs à museler les médecins, en faire des conseillers dociles et pas trop remuants.

Ceci converge avec les conséquences de la réforme des services de santé au travail : les médecins débordés sont obligés de déléguer une partie de leurs missions à des personnes non couvertes par un statut de salariés protégés (alors que l’exercice d’une vraie pluridisciplinarité permettant l’exercice conjoint de spécialités complémentaires serait positive) permettant des pressions multiformes et rendant inopérante la prévention.

Avec la réforme de l’inspection du travail mise en chantier, le système est en train de se verrouiller pour laisser le marché libre se déployer sans que rien ne vienne troubler ce rouleau compresseur. quand tout sera bouclé, le code du travail réduit à sa plus simple expression, les médecins muselés, l’inspection du travail détournée, les employeurs pourront déployer leur management sans entrave, les salariés ne pourront que s’exécuter sans discuter, sans pouvoir défendre même leur salaire et leur sécurité.

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Un médecin du travail condamné par le conseil de l’ordre pour avoir fait le lien entre les conditions de travail et la santé d’un salarié.

le 19 janvier 2014

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