le 06 April 2014
Europe, concurrence libre : NON !
Les enjeux européens se posent aujourd’hui d’une manière radicalement nouvelle par rapport aux périodes passées. Ceci pour plusieurs raisons fondamentales.
La première tient à la profondeur et à la violence de la crise qui frappe les populations de tous les pays membres de l’Union européenne. En Grèce, on est aujourd’hui au-delà de la destruction de la cohésion sociale et très proche de la crise humanitaire. Des jeunes Espagnols sont contraints d’aller travailler en Allemagne. Des jeunes Portugais s’expatrient au Mozambique et en Angola, non pas cette fois comme des colons, mais comme des migrants économiques.
En France, plus de mille plans « sociaux saccagent l’emploi. Au nom des critères de gestion européens on augmente les impôts, dont les impôts indirects, et on réduit les services publics, on recule, année après année, l’âge ouvrant droit à la retraite.
Les chiffres ne rendent qu’imparfaitement compte de la réalité humaine, mais cette Europe de l’argent roi, c’est 27 millions de chômeurs. Le quart de la population, soit 120 millions d’Européens, est considéré comme pauvre. Dix-huit millions d’Européens bénéficient du programme d’aide alimentaire aux plus démunis. Près de deux millions d’exploitations agricoles ont disparu depuis 2002. Paradoxalement, et c’est un second élément qui doit nous conduire à traiter de ces enjeux demanière nouvelle, notre époque appelle un formidablebesoin de partage, de mise en commun, decoopération, de solidarité. Au titre de ce qui bouge dans la bonne direction, nous ne manquerons pasde relever un mouvement de résistances et de luttes, jamais connu jusqu’ici, contre les politiques d’austérité.
La nouveauté, c’est aussi ce que désormais beaucoup désignent par « la crise de légitimité démocratique
». La vérité c’est que l’actuelle construction européenne est de plus en plus « a-démocratique », antidémocratique, voire autoritaire.
C’est pourquoi le PCF propose derefonder l’Europe. Une Europe refondée, c’est notamment, une «Union de coopération et solidaire » qui permettrait l’entraide afin de promouvoir la sécurité del’emploi qualifié et bien rémunéré, de développer la recherche et la formation pour toutes et tous, d’impulser l’Europe de la connaissance, de la culture, de stimuler un essor des services publics pour l’accès aux biens communs humains, d’organiser des coproductions industrielles équitables, une autre politique énergétique, une autre politique agricole et de la mer. Une Europe qui s’inscrirait dans la transition écologique,
la lutte contre le réchauffement climatique et un développement humain durable. C’est aussi une Europe qui s’emploierait à réduire les inégalités de développement entre nations associées, donc à bannir les rapports de domination.