le 15 May 2014
Bien commun, la santé est pour la Commission européenne et les chefs d’états européens un nouveau produit pour les marchés. Régulièrement, les députés et sénateurs sont amenés à voter des projets de loi transposant dans le droit français des directives européennes dans le domaine de la santé et la protection sociale. Parmi ceux-ci, le plus notable, la directive de 1992, mis en application par Mrs Jospin et Rocard en 2001, transformant le code de la Mutualité pour transformer nos mutuelles en assurances livrées à la concurrence avec le privé. Ce fut la signature de mort des structures sociales mutualistes.
Partout où la Troïka a imposé sa politique d’austérité comme réponse à la crise économique, ce sont les patients qui ont trinqué, la santé de la population qui en a souffert ainsi que le personnel de santé, en asservissant l’ensemble des mécanismes de protection sociale des états, aux marchés et aux multinationales de l’assurance privé en particulier pour le financement des systèmes de santé. Principale conséquence de la politique de la Troïka sur la santé : la baisse de la dépense publique, ce qu’Hollande nous propose avec la recherche des 50 milliards du pacte de responsabilité– dont 23 sur la santé et la protection sociale.
Ce n’est pas le travail qui coûte cher, c’est le capital. Non seulement, les attentes sociales des Français sont justifiées, mais les moyens existent pour les satisfaire. D’un côté, des actionnaires qui veulent augmenter leurs dividendes, de l’autre la pression sur les salariés et leur pouvoir d’achat, sur la planète, cela ne peut continuer.
Les solutions existent : égalité d’accès à la santé, partout et pour toutes et tous, sans restrictions d’aucun type. Il faut en finir avec les inégalités dans la santé : cela nécessite de mettre fin à la pauvreté, au chômage, à l’insécurité et à l’exclusion des 125 millions de pauvres. La protection à la santé et l’amélioration des soins doivent être garanties pour toute la population. Pour l’amélioration de la santé, nous devons exiger une base commune de droits réels pour toute la population : le droit à un emploi avec un salaire digne, le droit au logement, l’accès à l’eau potable et à l’énergie, l’égalité entre hommes et femmes, le droit à l’éducation et à la culture.
La mise en oeuvre d’un programme européen de défense de la santé, action et protection sociales implique de mettre fin aux différents plans d’austérité mis en place dans toute l’Europe.
Parce que la santé est un bien commun à tous et à toutes, nous devons promouvoir et restaurer le financement publique et collectif. Il faut assurer la participation de tous les citoyens à des services sanitaires démocratiques et à une démocratie sanitaire les associant.
La santé tout comme la sécurité sociale doivent être retirées des directives des « marchés publics ».Nous exigeons des gouvernements européens, de la Commission et des membres du Parlement européen que toutes les politiques respectent en pratique le droit à la santé pour tous. Une politique de santé alternative en Europe comme en France exige à l’hôpital, comme dans tous les services sociaux, de substituer à la logique marchande la logique de la personne.
L’Europe doit agir pour une amélioration de la santé dans les pays en développement, ce qui représentera aussi un bienfait et une nécessité pour les systèmes de soins européens.