Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Santé génésique & poursuite de la lutte pour le droit des femmes

 

Propositions :

  • Contraception libre et gratuite

  • liberté de choix de l’IVG et défense des centres IVG

  • défense et réouverture des maternités de proximité

  • lutte contre toutes les formes de prostitution

  • Respect absolu des orientations sexuelles

Lorsque les luttes multiséculaires des femmes, méconnues, étouffées et même niées, contre la domination masculine et leurs revendications à l’autonomie, portées par les grands mouvements d’émancipation des 19 et 20èmes siècles apparurent justifiées, le basculement anthropologique qu’elles entraînèrent, se transforma avec une puissance inouïe sous nos yeux en une volonté définitive d’affirmer l’égalité universelle des droits entre les femmes et les hommes.

Cependant tout recul de quelques formes d’oppression que ce soit, entraîne inéluctablement des tentatives multiformes, parfois violentes et provisoirement victorieuses de restauration de l’ordre ancien. Nous en sommes là. Blessé, traqué, le vieux fauve n’en est pas moins encore dangereux.

La période de transition que nous vivons justifie aussi le plus ferme soutien aux acquis transformateurs, à leur consolidation et à leur extension.

Droits des femmes et libre disposition de leur corps et de leur vie

Les violences faites aux femmes sont persistantes et font parfois resurgir les formes exacerbées de la domination masculine. Au prodige créatif de la découverte de l’autre, personne singulière, dont l’unicité décille nos regards, aiguise notre soif de connaissance et brise notre étouffante geôle individuelle, fait place encore le désir de possession, de captation, de puissance dominatrice. Ces violences physiques et psychiques : harcèlements, coups, viols, misogynies proclamées ou latentes, mariages forcés, doivent être condamnées par le droit et sanctionnées par la loi (29 juillet 2010).

Les femmes, au moins 10 % d’entre elles, victimes de ces violences doivent désormais connaître leurs droits et bénéficier d’un fort soutien pour les faire respecter. L’échec culpabilisant d’une relation amoureuse, devenant son contraire, nécessite la mise en place à la fois de lieux d’écoute accessibles à toutes et de dispositifs d’accueil et de protection ainsi que de mesures pénales contre toutes les formes d’agression. Les lois obtenues à ce titre par la poursuite des luttes des femmes n’ont de réelles capacités transformatrices que si elles bénéficient des moyens nécessaires à leur application.

La prostitution :

Quant à la marchandisation du corps des femmes, elle est la forme la plus sournoise mais aussi la plus abjecte de l’économie de marché. Elle identifie en effet la vente nommée « libre » par antiphrase, de relations sexuelles, parfois violentes, ou « mieux » encore de réponses aux besoins affectifs de personnes victimes de toutes les formes d’isolement social, à la vente « libre » de sa force de travail, corps et conscience compris, propre au « marché du travail ».

Si la répression sans faille de toute forme de proxénétisme et du commerce du sexe, est souvent assimilée aux formes les plus odieuses de la morale bourgeoise, c’est en raison même de la domination idéologique des courants dits « libéraux » et par conséquent de l’identification du marché « libre et non faussé » à la liberté des personnes. Cette tradition philosophique initiée au 18ème siècle rend consubstantielle la liberté et l’économie de marché.

La contraception :

« Si la fécondité est le lieu central de la domination du masculin, il s’ensuit que la prise par les femmes du contrôle de leur propre fécondité, revient pour elles à sortir du lieu de la domination » (2002, Françoise HERITIER).

Il est cependant assez clair qu’un tel progrès n’est pas lié à la « volonté généreuse » des firmes qui ont mis au point les procédés modernes de la contraception. La portée de cet acquis considérable est principalement, sinon exclusivement liée aux luttes d’émancipation des femmes. Désormais, les femmes et par conséquent les couples, quelle que soit leur nature, passagère ou durable, possèdent les outils leur permettant de décider librement de transmettre ou non la vie. Et c’est aux femmes que revient en premier ce choix. Choix, liberté et responsabilité nouvelle et considérable, rehaussent l’humanité. Il nous revient politiquement d’en faire une réalité sociale et personnelle.

Après l’obtention en 1967 de l’autorisation (!) de fabrication, de vente et de prescription des moyens contraceptifs, il est rapidement apparu que toute politique de prévention des grossesses non désirées nécessitait un accès simple, libre et remboursé à la contraception. Sont alors mis en place des Centres d’information sexuelle. La Protection Maternelle et Infantile voit ses missions étendues à l’information et à la prescription de la contraception, et un Conseil Supérieur de l’Information Sexuelle est créé au niveau national. C’était méconnaître ou sembler ignorer les pouvoirs des firmes du médicament à imposer leur prix à un appareil d’Etat très ouvert à ses arguments « économiques et scientifiques ». Sous le prétexte d’amélioration des produits, le déremboursement s’est imposé en raison des tarifs exigés par ces fabricants, dès le début des années 80. Et les déclarations vertueuses ont été sans effet sur cette « inéluctable tendance » mise sur le compte des premiers soubresauts de la crise économique. La contraception gratuite des centres de Protection Maternelle et Infantile a presque totalement disparu. Pire, les fortes pressions des firmes ont permis de diffuser des contraceptifs nouveaux, plus dangereux que les précédents, accroissant par exemple les risques cardiovasculaires.

Il est donc impératif de revenir à la gratuité ou au remboursement à 100 % de la contraception, d’améliorer son accessibilité à toutes et à tous, ainsi que la formation des professionnels de santé, l’information aux jeunes dans les collèges et les lycées et aux adultes.

Enfin, la stérilisation doit être offerte comme une alternative à la contraception à des adultes femmes et hommes, souhaitant une contraception définitive, quelque soit par ailleurs leur statut conjugal ou sexuel.

L’interruption volontaire de grossesse

Autre acquis participant à la libération des femmes du joug de la domination masculine, l’accessibilité de l’interruption volontaire de grossesse. Elle reste fragile du fait de la combativité encore non négligeable de groupes de pression réactionnaires à masque religieux, populationnistes, en fait défenseurs de l’ordre ancien et de son patriarcat, mais aussi de résistances professionnelles, des limites de la loi de juillet 2001 et des fermetures, regroupements et fusions des hôpitaux. Les techniques médicamenteuses ambulatoires, autorisées hors des unités d’orthogénie, doivent être étendues aux sages-femmes et organisées dans le cadre de réseaux de soins. Elles ne doivent cependant pas être imposées aux femmes ni servir de prétexte à la fermeture des Unités hospitalières de planification et Interruption volontaire de Grossesse. Leur accessibilité géographique, leur disponibilité, la qualité de l’écoute des femmes et du respect réel des choix de celles-ci sur les techniques utilisées, constituent des exigences permanentes.

Les difficultés d’accès, résistances professionnelles et fermetures de sites entraînent aujourd’hui quelques milliers de femmes vers des centres situés dans les pays voisins. Ce scandale pèse principalement sur les plus jeunes, les plus seules et les grossesses les plus tardives. Il reste encore de rudes batailles à mener pour faire respecter la loi et l’élargir à toutes les demandes d’avortements, jusqu’à la date de viabilité fœtale.

La liberté de choisir les conditions d’accueil des nouveau-nés :

Les connaissances et pratiques obstétricales ont accompli plus de progrès au cours des 50 dernières années que lors des très nombreux siècles précédents. Le suivi de toute grossesse est en moyenne de plus de 9 consultations, 4 échographies, 10 examens de laboratoire, et permet aujourd’hui de prévoir avec une excellente précision le terme, le poids de l’enfant, sa santé ainsi que celle de sa mère. Il est donc possible d’orienter, dans le cadre des réseaux de soins de périnatalité, les futures mamans vers la maternité dont les capacités techniques et humaines répondent le mieux aux impératifs de qualité de son accouchement et de l’accueil de son ou de ses enfants. Plus de trois quarts des accouchements sont strictement physiologiques si l’on n’intervient pas artificiellement dans leur déroulement par déclenchement et assistance médicalisée du travail ainsi que par anesthésie péridurale.

Par ailleurs, la naissance, évènement fondateur de la reconnaissance de la singularité, nécessite à la fois le respect de l’intimité de la femme, mais aussi la proximité des siens. Nous devons donc lutter pour maintenir des maternités de proximité (niveau 1 et niveau 2) pour sauvegarder les rapports entre la cité et la naissance, fondatrice de lien social. Elles doivent assurer plus de 80 % des naissances et être dirigées par les sages-femmes, premières professionnelles de la naissance, en étroite collaboration, non dépendantes, avec les services de gynécologie. Les alternatives à l’hospitalisation doivent être soutenues : maisons de naissances et accouchements à domicile, par les réseaux de soins en périnatalité et en lien avec des maternités de proximité.

Enfin, il faut assurer aux maternités de niveau 3 destinées à accueillir les femmes et leurs bébés, présentant les uns et / ou les autres des pathologies justifiant un personnel et un matériel très spécialisés : grandes prématurités, malformations, pathologies maternelles, etc, à la fois des conditions médicales optimales et les qualités d’accueil, d’accompagnement et de soutien propres à ces situations angoissantes, douloureuses et parfois tragiques.

L’absolu respect des orientations sexuelles des personnes

L’hétérosexualité, la fidélité conjugale, le caractère définitif du mariage hétéro ou homosexuel ne sont plus les modèles de vie unique, imposés jusque-là par de nombreuses sociétés humaines, en particulier, monothéistes. Désormais la reconnaissance du droit à adopter un mode de vie sexuelle, voire d’en changer, s’impose y compris la transsexualité. Un tel changement implique une lutte sans équivoque contre toute forme d’homophobie et de transphobie, répandue et parfois persécutrice et meurtrière. La haine de l’homosexuel est un vestige redoutable de nos vieilles sociétés dogmatiques. Elle doit faire place à une diversité culturelle créatrice de fraternité.

Enfin, le modèle de famille traditionnelle dont on découvre avec inquiétude qu’il génère parfois les pires violences, doit faire place à une conception diversifiée, ouverte, acceptant avec bonheur, l’adoption d’enfants et l’assistance à la procréation, quelque soit la nature du couple.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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