Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Au collectif des médecins du travail de Bourg en Bresse

Nous avons eu l’opportunité de lire votre rapport annuel commun pour l’année 2013. Les situations décrites sont des plus inquiétantes et recoupent les informations qui nous viennent par d’autres canaux.
Deux grands axes de réflexion ont retenu notre attention :
- La situation du travail et des salariés dans les entreprises
- La situation des médecins du travail
Le travail est malade et porte trop souvent atteinte à la santé de ceux qui en ont aussi bien que de ceux qui n’en ont pas. L’analyse que vous en donnez recoupe celle que nous faisons sur le cout du capital. Comme vous le dites, la recherche du profit à court terme aboutit à détruire les individus, les collectifs de travail et se désintéresse en même temps de l’écosystème dans lequel vit notre humanité. Il est grand temps de mobiliser l’ensemble de la gauche sur ces questions vitales pour l’avenir.
Notre parti partage l’objectif de la CGT de transformer le travail. Il est nécessaire de redonner au travail sa fonction essentielle de satisfaction des besoins. Pour cela, le travail se doit de permettre à tous d’apporter une contribution utile et à chacun l’épanouissement de ses potentialités et de sa personnalité. Chacun doit pour cela être partie prenante des décisions dans l’entreprise et bénéficier des marges de manœuvre nécessaires à son accomplissement. Effectivement, la reconquête de la capacité d’agir dans son travail comme dans sa vie est un impératif pour la santé des travailleurs et des citoyens.
Cependant, nous pensons que ceci ne sera possible que par un changement de modèle de société qui respecte l’être humain, qui accepte le développement de la démocratie dans l’entreprise comme dans la cité, qui soit au service de l’être humain et non au service du capital et de l’accumulation des richesses à un pôle de la société.
La situation des médecins du travail est tout autant préoccupante. Comme vous le soulignez : leur « indépendance est la condition sine qua non de l’efficacité, dans l’intérêt exclusif de la santé des salariés ». Or cette indépendance est remise en cause de façon répétée comme nous l’avons vu dans les récentes affaires face au Conseil de l’Ordre et dans lesquelles nous apportons notre soutien aux médecins attaqués. Les dernières réformes de la médecine du travail, qui ont conduit à leur transformation en services de santé au travail, n’ont pas seulement modifié l’intitulé, mais, en changeant la dénomination, a effectivement changé l’orientation fondamentale de ces structures. Tournant le dos à l’œuvre d’Ambroise Croizat qui mettait les médecins au service de la santé des travailleurs, les services de santé au travail sont mis au service de la protection juridique des employeurs par l’introduction dans leurs missions de l’ « aide à a gestion des risques professionnels ». Ce détournement des moyens de la prévention du côté de la santé s’inscrit dans l’objectif constant du MEDEF d’abaisser « le coût du travail » sans prendre en compte ce coût du travail pour les travailleurs et pour le pays, son économie et son avenir. Ce que coute le travail en années de vie perdue, en altération de la santé pour les travailleurs de notre pays entre dans le coût du capital qui met en péril notre économie. La reconquête de services de médecine du travail réellement au service de la santé des travailleurs est une nécessité et nous approuvons votre mobilisation pour défendre un métier au service de la santé.
Nous tenons par ce courrier à vous assurer de notre soutien.

(pour lire le rapport auquel se refaire ce courrier, cliquez ici)

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Au collectif des médecins du travail de Bourg en Bresse

le 20 mars 2014

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