Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Jean-Marie Harribey. « Créateurs de valeurs »

le 11 September 2014

Jean-Marie Harribey. « Créateurs de valeurs »

Cet économiste travaille à démontrer que les services publics ne sont ni une charge, ni un puits sans fond, mais une source de richesse et pas que symboliquement.

Économiste, ancien Maître de conférences à l’université de Bordeaux-IV, coprésident du conseil scientifique d’Attac, Jean-Marie Harribey est ce soir à Marseille pour une conférence intitulée « les services publics sont producteurs de richesse ! ».

La Marseillaise. Dans la réunion prévue à Marseille vous allez tordre le cou à certaines idées reçues sur le service public. Notamment le fait que ces services ne produisent rien et sont parasitaires ?

Jean-Marie Harribey. C’est en effet le discours dominant porté par 99% des économistes. Je m’inscris en faux ! Non seulement les services publics, et plus généralement la sphère non marchande, produisent de la richesse mais ils produisent aussi de la valeur dans le sens où on l’entend d’un point de vue économique. Bien sûr, il y a le paiement collectif, issu de l’impôt ou des cotisations sociales. Mais c’est un prélèvement qui s’effectue sur un PIB déjà augmenté du fruit de cette activité. Certes, la richesse produite n’est pas destinée à grossir l’accumulation du capital. Et c’est même précisément là où le bât blesse, la raison pour laquelle les libéraux veulent récupérer ces secteurs qui leur échappent encore malgré les privatisations et les grignotages successifs. Cette volonté de « récupérer » les services publics existants montre bien que, malgré les discours sur un côté parasitaire, ces derniers sont très intéressants. La seule question de l’eau fait, par exemple, les belles heures de trois grandes multinationales.

La Marseillaise. Vous dites aussi que la partie marchande du PIB est obtenue notamment grâce à la consommation des travailleurs du secteur non marchand et à la dépense publique ?

Jean-Marie Harribey. La comptabilité nationale l’évalue à la moitié du PIB. Là encore, contrairement à ce que l’on dit, la dépense publique n’est pas à fonds perdus. Elle nourrit un transfert en nature, comme quand vous vous rendez à l’hôpital parce que vous êtes malade, soit en argent, quand vous percevez des allocations. Car une fois distribuée, cette dépense est immédiatement convertie en consommation privée : des médicaments si vous êtes malade, ou un loyer, de la nourriture quand vous venez de recevoir votre retraite…

La Marseillaise. Quand vous affirmez que les fonctionnaires produisent par leur activité le revenu qui les rémunèrent, qu’est-ce que cela signifie ?

Jean-Marie Harribey. Dans le système marchand, une grande partie de la production alimente les salaires et les profits. Dans le service public, c’est la même chose. Un fonctionnaire produit une valeur qui est évaluée monétairement. La seule différente est qu’aucun profit ne sera réalisé sur son dos. Et ce salaire de fonctionnaire ira, comme celui des salariés privés, alimenter les prélèvements obligatoires qui vont assurer le paiement collectif. Pour le dire plus simplement, une voiture, ce n’est pas l’acheteur qui en fait la valeur quand il l’achète. Cela se passe en amont : la valeur est née dans le système productif. Quand l’État ou une collectivité décide d’investir dans un poste d’enseignant supplémentaire par exemple, cette activité aboutit à un supplément de richesse à l’échelle de la collectivité.

La Marseillaise. Vous dites que l’on mélange financement et paiement, que ce ne sont pas les impôts qui paient les dépenses publiques ?

Jean-Marie Harribey. C’est une idée que l’on trouve en filigrane chez Marx et plus clairement chez Keynes. Les entreprises privées et les employeurs anticipent les débouchés, ils investissent et embauchent. S’ils réussissent à vendre ce qu’ils ont alors produit, cela fonctionne. Sinon, et surtout en cas d’échecs répétés, cela peut aller jusqu’à la fermeture. L’important est que l’on finance « avant » que les produits ne soient terminés. Il en va de même avec le public. L’État anticipe les besoins en école ou en route. Cela nécessite des financements en amont. Les impôts, eux, assurent le paiement collectif « après » la production. Cela soulève un autre problème que celui des impôts : comment assurer ce financement « ex ante » sans avoir la main sur la création monétaire ? Il faut la récupérer pour pouvoir intervenir à l’échelle collective et par exemple financer la transition énergétique.

La Marseillaise. Le service public ne doit-il pas cependant aussi pouvoir fonctionner à perte pour remplir certains critères comme l’accès à tous ? Ne faut-il pas dissocier richesse de rentabilité ?

Jean-Marie Harribey. Prenons l’exemple du réseau ferré. La politique de la SNCF confortée par les pouvoirs publics a fait le choix du tout TGV au détriment des lignes secondaires dont la vétusté est allée croissante et la fréquence réduite. Les choix effectués ont été de pure rentabilité. Or, cette rentabilité ne peut, dans certains cas, être le premier objectif car elle peut provoquer un accroissement des inégalités. Cela peut poser un dilemme car il ne faut pas gaspiller l’argent public. Mais c’est un choix de société devant faire l’objet d’un débat public pour être tranché par les citoyens.

Entretien réalisé par Angélique Schaller (La Marseillaise, le 11 septembre 2014)

Conférence organisée à 18h30 au local d’Attac 29 Boulevard Longchamp, 1er Marseille.

Agir ensemble pour construire l’avenir

le 11 September 2014

Agir ensemble pour construire l’avenir

Tribune des élu-e-s Front de gauche et apparenté-e-s:

En cette rentrée scolaire marquée par la mise en œuvre des nouveaux rythmes imposés par le gouvernement, nous tenons à saluer le travail, le sens du service public des agents de la ville et de la communauté éducative dans son ensemble.

Malgré nos réserves communes sur cette réforme que nous avons eu l’occasion de manifester jusqu’au mois de juillet, ensemble, nous avons pris nos responsabilités afin que la ville de Montreuil réserve à nos enfants un accueil digne et responsable.

Il n’en demeure pas moins que le combat pour un service public de l’Education nationale fort reste plus que jamais d’actualité.

La principale fédération de parents d’élèves l’a d’ailleurs rappelé en lançant une pétition pour que le fond d'amorçage de l'Etat ne s'arrête pas en 2016 mais soit pérennisé et de rappeler à juste titre - comme l’a fait avant elle l’Association des maires de France - que cette réforme « engendre un surcoût moyen de 150 euros par élève pour des municipalités à qui l’Etat impose par ailleurs des coupes claires » de plus en plus drastiques : plus de 2 millions d’euros de baisses de dotations d’Etat pour Montreuil pour la seule année 2014 et le gouvernement nous annonce pire encore pour les années à venir.

Nous n’oublions pas non plus le nécessaire engagement de chacun, et nous en serons, pour le remplacement de tous les enseignants absents. Ainsi, nous ne pouvons accepter que dans certaines circonscriptions, le taux de non remplacement puisse atteindre certains jours jusqu’à 32 enseignants laissant leurs collègues et les parents sans solution d’accueil.

La crise politique - accentuée par la récente démission du gouvernement et la nomination d’un nouveau toujours plus tourné vers l’austérité – mérite une action collective pour que cela change. Les choix économiques actuels ne sont pas des lois naturelles, ils sont contestés au sein de toute la gauche, dans toutes les familles politiques. Il est donc de notre responsabilité, comme nous l’avons fait à Montreuil, de construire des alternatives pour plus de solidarité et de partage.

Les élu-e-s du groupe Front de gauche et apparenté-e-s seront à la pointe de ce combat pour un rassemblement pour une alternative à gauche.

 

Tribune publiée dans Tous Montreuil n°120

Réforme territoriale. Appel aux agents territoriaux

le 11 September 2014

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2e secteur de Marseille. Batobus où le moyen de le rendre attractif auprès des touristes SEULEMENT !

le 09 September 2014

2e secteur de Marseille. Batobus où le moyen de le rendre attractif auprès des touristes SEULEMENT !

On ne baisse pas les bras. Il est encore temps de signer et de faire signer notre pétition.

Serge Jacquet. « L’ambition de prendre une place prépondérante »

le 09 September 2014

Serge Jacquet. « L’ambition de prendre une place prépondérante »

Le Président de la Mutuelle de France Plus et du groupe Solimut affiche sa détermination pour construire une alternative solidaire et responsable.

A un mois du congrès des Mutuelles de France à Dijon du 12 au 15 octobre, le Président de la Mutuelle de France Plus et Président de l’union de groupe Solimut fait le point sur le contexte économique. Contre les coups portés au système de protection sociale depuis 60 ans, il ambitionne la création d’un rapport de force à la hauteur des enjeux. Interview.

La Marseillaise. Les restrictions budgétaires et le pacte de responsabilité vont impacter les ressources de la sécurité sociale. Quelle est votre analyse ?

Serge Jacquet. Mon analyse est très sombre car la crise économique, morale, sociale et politique s’accroît. On a une énorme inquiétude sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2015. Il va s’inscrire dans la droite ligne de la politique de santé portée par la ministre Marisol Touraine et qu’elle a présentée le 19 juin. En même temps ce PLFSS va devoir prendre en compte les restrictions budgétaires annoncées avec 10 milliards ponctionnés sur l’assurance maladie. Inévitablement ce seront des coups portés à la protection sociale.

La Marseillaise. Le modèle social français est-il en danger ?

Serge Jacquet. Oui. Il y a un danger d’éclatement du système de protection sociale dans ses fondamentaux. Et on se rend bien compte que la mutualité est le quasi seul acteur dans le monde des complémentaires qui se bat pour le maintien d’une protection sociale solidaire et universelle, et qu’à chaque fois qu’on permet à l’assurantiel de gagner du terrain, c’est un recul pour la mutualité, donc des défenseurs de notre système. On est dans le droit fil d’une libéralisation rampante depuis les années 60 par des mesures qui ajoutées les unes aux autres détricotent le système. Exemple avec le forfait hospitalier qu’on cherche à rendre obligatoire aujourd’hui via les contrats responsables et solidaires des  complémentaires. S’il faut le prendre en charge pour éviter que des patients soient exclus, c’est tout de même un réel transfert de charge qui s’effectue.

La Marseillaise. Dans ce contexte la Mutuelle de France Plus prépare une rentrée offensive ?

Serge Jacquet. Les Mutuelles de France dont nous faisons partie ont effectivement la volonté d’attirer l’attention. Vu le contexte, on ne peut plus raisonner avec les organisations syndicales d’un côté, le mouvement associatif de l’autre etc. Il faut penser mouvement social. Les Mutuelles de France vont adresser un SOS si l’on peut dire, afin de créer un vrai sursaut  contre les politiques dangereuses qui sont menées. Pour que se construise un rassemblement sur un socle commun : la défense de notre système de protection sociale. La Mutuelle de France Plus s’inscrit bien évidement dans cette orientation sur son territoire, mais on est profondément porteur de la politique des Mutuelles de France et plus largement de la fédération des Mutuelles de France.

La Marseillaise. Quels seront les points forts du congrès 2014 ?

Serge Jacquet. Il aura lieu du 12 au 15 octobre à Dijon. Nous voulons initier quelque chose de tout à fait nouveau : un congrès à la fois lucide avec une analyse profonde de l’actualité et en même temps, nous voulons un congrès ouvert aux partenaires du monde associatif, syndical, de la société civile à travers des tables rondes pour réfléchir ensemble aux moyens de construire un véritable mouvement social. Il faut établir un nouveau rapport des forces sans lequel on ne peut pas s’opposer aux mauvais coups gouvernementaux. A chaque atteinte contre la protection sociale il faut qu’on soit en capacité de proposer autre chose.

La Marseillaise. Ce congrès doit nourrir une alternative. Quelle sera l’étape suivante ?

Serge Jacquet. Nous souhaitons que les propositions des Mutuelles de France puissent être débattues, largement partagées par tous les acteurs du mouvement social. Nous voulons être utiles à la société. Utiles pour rassembler, faire émerger des propositions, utiles à la mutualité parce que nous comptons dans la mutualité française. Notre ambition est bien de porter haut et fort notre spécificité sur la stratégie politique, économique et sociétale. Nous allons ainsi relancer le débat mouvement mutualiste-mouvement social. Est-ce que nous sommes un mouvement social ? Si la réponse est oui -c’est ce que nous pensons-, comment l’élargir et devenir un élément moteur ? Est-ce que nous sommes capables de nous battre contre les inégalités sociales de santé ? Je crois que ce sont de vraies questions auxquelles le congrès devra répondre. Il nous faut créer les conditions d’un grand débat public au sein de la société.

La Marseillaise. Concernant le Grand Conseil de la Mutualité quelles sont les nouveautés ?

Serge Jacquet. Le GCM poursuit son plan de redressement. Je crois savoir qu’il est en bonne voie. Dernièrement les élus qui siègent au conseil d’administration ont voté une série de mesures. Pour ce qui nous concerne, nous avons soutenu et soutenons ce plan de restructuration et nous continuons, sur le plan politique et économique dans la mesure du possible. Nous sommes en train de travailler au sein des Mutuelles de France à la constitution d’une SAS Optique Mutuelles de France qui a l’objectif premier d’y placer les centres optiques du GCM mais pas uniquement. Nous intégrerons au fur et à mesure tous les centres optiques des Mutuelles de France ce qui permettra de constituer un grand pôle optique. Dans le même temps, en sortant les centres optiques du GCM, une activité « commerciale », cela va lui permettre de devenir éligible aux aides et subventions publiques auxquelles il a droit.

La Marseillaise. Quelle place vous souhaitez occuper dans l’économie sociale et solidaire ?

Serge Jacquet. J’ai l’ambition dans cette région de permettre à la mutualité dans son ensemble de reprendre une place prépondérante dans l’économie sociale et solidaire. Parmi les acteurs de la mutualité, je souhaite que la Mutuelle de France Plus devienne le fer de lance de l’ESS en Paca car je considère qu’il s’agit, à la fois de l’essence même du mouvement mutualiste puisque nous en sommes les concepteurs, mais il nous faut aussi démontrer que l’économie sociale et solidaire peut permettre de sortir le pays de la crise en constituant une alternative en termes de développement, de gestion d’entreprise, d’emplois durables, de principes de gouvernance, etc, tout en étant performante.

Propos recueillis par Nathalie Fredon (La Marseillaise, le 9 septembre 2014)

Mutuelle de France Plus : 155.000 adhérents sur neuf régions et 57 départements. 400 salariés et 60 point d’accueil. Deux nouvelles mutuelles font leur entrée : la SMH (fonction publique et hospitalière de Lille) et la mutuelle des services publics (13).

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