le 29 août 2014
le 28 août 2014
La nomination de l’ancien banquier d’affaires, Emmanuel Macron à la place d’Arnaud Montebourg au poste de ministre de l'Economie constitue un signe clair d'allégeance en direction des milieux d'affaires et des marchés financiers.
Après plus de cinq heures en comité restreint, le président de la République et le premier ministre ont composé un gouvernement de soldats au service de la politique économique libérale, concrétisée par le “pacte de responsabilité”. Un gouvernement sans élargissement à gauche ni présence de ministres écologistes mais avec la nomination de l'ancien banquier chez Rotschild Emmanuel Macron.
Après avoir confirmé ce soir sur France 2 que la dissolution du précédent gouvernement était bel et bien "un acte d'autorité", Manuel Valls a indiqué qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale "en septembre ou en octobre" et a affirmé qu'il n'avait "aucun doute" sur le fait qu'elle allait lui être accordée.
Ceux qui ont refusé.
La journée avait été rythmée par les rumeurs et surtout les refus de personnalités, probablement approchées, tels Jean-Vincent Placé, Robert Hue, Jean-Michel Baylet qui ont annoncés qu’ils ne participeraient pas au gouvernement.
Quant à l'ex secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, il a annoncé dans un communiqué publié peu avant l'annonce officielle de la nouvelle équipe de Manuel Valls, qu'on lui a proposé de rester à son poste mais qu'il " estime ne pas disposer de la capacité d'action et de l'autonomie nécessaire à la réussite d'une politique cohérente porteuse d'espoir pour nos territoires et nos concitoyens, confrontés à une crise profonde"
Réaction à gauche...
Peu après l'annonce de la composition du nouveau gouvernement (voir ci dessous), Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF a dénoncé : "une équipe toujours plus étroite politiquement et une politique annoncée plus droitière que jamais"
Portrait du nouveau ministre de l'économie :
Symbole de cette politique sans surprise à venir Emmanuel Macron est âgé de 36 ans, ce qui en fait sans aucun doute l'un des plus jeunes ministres à avoir occupé ce poste, il est énarque (promotion Léopold Sédar Senghor, 2004) et inspecteur des finances.Il était jusqu'à mi-juin secrétaire général adjoint de l'Elysée et conseillait le président de la République sur les questions économiques et financières, notamment les dossiers d'économie internationale et du G20.
Selon l'entourage de François Hollande, " il a joué un rôle-clé dans le dossier Alstom". Emmanuel Macron avait auparavant été en 2007 rapporteur général adjoint puis membre de la Commission pour la libération de la croissance française, lancée sous la présidence de Nicolas Sarkozy et présidée par Jacques Attali.
Puis en 2008, il a rejoint le privé en tant que banquier d'affaires chez Rothschild. Début 2012, il est nommé gérant et se retrouve à piloter l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pfizer). Cette transaction évaluée à plus de 9 milliards d'euros lui a permis de devenir millionnaire.
Composition du gouvernement Valls 2
Le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, a annoncé, mardi 26 août, la composition du gouvernement Valls 2, quasi inchangé. Voici la liste complète des membres de cette nouvelle équipe et leurs attributions :
- Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international
- Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie.
- Michel Sapin, ministre des Finances et des comptes publics
- Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui remplace Benoit Hamon
- Christiane Taubira, ministre de la Justice.
- Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense.
- Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé et des droits des femmes
- François Rebsamen, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.
- Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.
- Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, ainsi que porte-parole du gouvernement.
- Emmanuel Macron, l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, qui récupère le poste de Montebourg
- Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l'Egalité des territoires et de la ruralité
- Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
- Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, qui remplace Aurélie Philippetti
- George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer.
- Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
- Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement.
- Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de la réforme de l'État et de la simplification.
- Annick Girardin, secrétaire d'État au Développement et à la Francophonie.
- Harlem Désir, secrétaire d’État aux Affaires européennes.
- Thomas Thévenoud, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du Tourisme et des Français de l'étranger.
- Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche.
- Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.
- Christian Eckert, secrétaire d’État au Budget.
- Kader Arif, secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire.
- Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie.
- Ségolène Neuville, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion.
- Pascale Boistard, secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes.
- Carole Delga, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation, et de l’Économie sociale et solidaire.
- Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique.
- André Vallini, secrétaire d’État à la Réforme territoriale
- Myriam El Khomri, secrétaire d'Etat à la Ville.
- Thierry Braillard, secrétaire d'Etat chargé des Sports
le 27 août 2014
le 26 août 2014
Communiqué de presse
Civaux, le 25 aout 2014.
CNPE de Civaux : visite de la Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.
Entretien avec la ministre sur le projet de loi sur la transition énergétique.
Suite à cette rencontre, la CGT a soulevé les incohérences et les imprécisions de cette loi.
Ce projet de loi vise une diminution des émissions de gaz à effet de serre par l’augmentation des énergies renouvelables. Pour la CGT cela va conduire à une augmentation conséquente du prix du kWh d’autant que ce projet prévoit une baisse de la production nucléaire.
L’exemple allemand, sorti du nucléaire, se solde par un prix du kWh de 28 centimes d’euro alors qu’en France le prix est de 13 centimes.
Si le nucléaire français assure au pays une base de production constante et régulière, à l’inverse, les énergies renouvelables dépendent du climat.
L’Allemagne assure aujourd’hui sa production de base à partir du charbon. Le Pays est devenu le cauchemar européen en termes de rejet de CO2 (950millions de tonnes de CO2 rejetées par an avec plus de 11 millions de tonnes de CO2 entre 2012 et 2013).
Voilà la première incohérence de ce projet qui a pour objectif de combattre les énergies carbonées mais dans le même temps, satisfaire les anti-nucléaires en réduisant la part du nucléaire dans la production d’électricité en France (l’accord PS/ELV signé au moment de la campagne présidentielle pèse lourdement sur ce projet).
Dans la situation économique du pays, le nucléaire civil a toute sa place, les importations de pétrole et de gaz s’élèvent à 70 milliards d’euros par an ce qui représente le déficit de la balance commerciale du pays.
Dans ce contexte de crise, les salariés n’ont pas les moyens de s’offrir un kWh renouvelable hors de prix, pas plus que d’investir même avec un prêt à taux zéro dans la rénovation de leur logement.
La CGT rappelle que le taux horaire moyen des salaires dans la Vienne est de 11,50 €.
La deuxième incohérence de ce projet a pour objectif de réduire de moitié la consommation d’énergie d’ici 2050. La démographie actuelle du pays, les nouvelles technologies, l’abandon du carbone par transfert d’usage contredit de fait cette pieuse volonté.
Le transport, premier émetteur de gaz à effet de serre consomme un quart de l’énergie du pays. Ce secteur n’est abordé que sous le seul angle du véhicule électrique. La question principale s’articule autour des transports collectifs, du fret ferroviaire et de la diminution des camions.
Le développement de véhicules électrique demandera d’ailleurs de produire plus d’électricité dans l’avenir.
Actuellement en France, la consommation d’énergie est à 70 % fossile, 12 % renouvelable et 17 % nucléaire.
La CGT a rappelé que 8 millions de personnes en France étaient confrontées à la question de la précarité énergétique. Ce projet de loi n’apporte pas de réponse satisfaisante à la situation malgré le chèque énergie.
le 25 août 2014
le 23 août 2014
Signatures pétitions pour la sauvegarde du batobus avec petit-déjeuner public.
le 23 août 2014
Signatures pétitions pour la sauvegarde du batobus avec apéro public.
le 23 août 2014
Avant sa mise en service le 1er septembre, le tramway a fait l’objet d’un exercice de secours pompiers.
7h45, hier matin sur la ligne de tramway. Soudain, sur l’avenue des Goums, entre les arrêts Ravel-Decroix et Martin-Luther-King, le chauffeur engage un freinage d’urgence. Un piéton vient de passer sous la rame, lancée à 35km/h…
Aussitôt, les secours sont alertés par une passante, l’ensemble du trafic sur la ligne est interrompu et l’alimentation électrique est coupée. Les sapeurs pompiers sont sur les lieux moins de dix minutes plus tard. La police municipale aussi et installe rapidement un périmètre de sécurité. Le piéton est heureusement un simple mannequin… Car il s’agissait là d’une simulation d’accident dans le cadre des essais du tramway, dont la mise en service est prévue dans une grosse semaine, le lundi 1er septembre.
Un exercice grandeur nature dans les conditions du réel, tellement bien réalisé que l’information a parcouru la ville et les réseaux sociaux hier matin. Sans savoir au départ que l’accident était un faux…
Une coordination qui ne doit pas dérailler
Évidemment tenu secret pour la grande majorité des intervenants, l’exercice -un premier du genre- avait été préparé en amont par le centre de secours d’Aubagne et les responsables des Autobus aubagnais (groupe Transdev), l’exploitant en charge du réseau.
« Le but est d’éprouver tout le système de ce nouveau moyen de transport pour maîtriser les situations dégradées », exprime Guillaume Aribaud, directeur des Autobus aubagnais, habitué jusque-là uniquement aux bus. « Le tram implique des contraintes techniques et réglementaires beaucoup plus poussés », insiste-t-il.
D’où l’impérieuse nécessité de prévenir en amont sur son fonctionnement. Aussi bien les futurs usagers, automobilistes et riverains que les divers acteurs chargés d’intervenir autour du tram. « Nous avons mis en place une grande campagne de sensibilisation et d’information », rappelle Élodie Hugues, responsable marketing et communication des Autobus aubagnais. « Et notamment les plus jeunes avec des interventions dans les écoles, collèges et lycées. »
Retour sur l’accident. Les médecins sapeurs pompiers s’affairent autour de la victime. L’équipe de sécurité du réseau, dirigée par Mathieu Molinier, s’active également. Le responsable du PCC (poste central de commandement) du tramway, Patrick Simonnot est là aussi. Un peu en retrait, Frédéric Maggiani, commandant du centre de secours, et Frédéric Schneider, chef de projet tram, observent et commentent. « Ce type d’exercice permet de se roder, fait valoir ce dernier. Chacun apprend à se connaître pour tendre vers la meilleure coordination. »
Tandis qu’enfin l’avant de la rame est sortie des rails grâce à un élévateur pour libérer la victime, le capitaine Jean-Jacques Poyard, adjoint au chef de la caserne des pompiers, analyse : « L’objectif est vraiment de créer une équipe de secours complémentaire, il est important que chacun s’accapare le vocabulaire de l’autre ». Un premier débrief collectif à chaud suivra dans la rame. Avant que celle-ci ne redémarre. Dans moins de dix jours, le tramway transportera gratuitement ses premiers passagers du Charrel à la gare d’Aubagne.
Florent De Corbier (La Marseillaise, le 23 août 2014)
Victime collatéral de l’arrêt de la phase 2 du tramway (Pôle d’échanges-Paluds), l’atelier tramway pourrait être relancé. Créé en 2008 au tout début du projet, ce groupe de travail réunissait le triptyque élus, techniciens, citoyens pour œuvrer dans la concertation sur le nouveau moyen de transport, en passe d’être mis en service. En sommeil depuis que les nouvelles majorités municipale et communautaire ne décident de stopper la suite des travaux, l’atelier doit être réactivé. « On parlera de l’atelier Val’tram », indique Joseph Pittera, conseiller transports auprès de la Présidente de l’Agglo. Un nom en référence à l’issue de secours portée par la nouvelle majorité communautaire qui espère rediriger le tram sur la voie de Valdonne. « Cet atelier sera mis en place une fois que les études d’impact et de faisabilité seront connues, détaille l’ancien élu aubagnais. Il sera ouvert à toute la population, réunira toujours élus, techniciens et citoyens, et fonctionnera à l’échelle communautaire », précise-t-il encore.
Reste à savoir ce qui sera réellement mis en concertation. Ravi de pouvoir prendre part au débat, Maurice Marsiglia, un des citoyens les plus actifs de l’ancien atelier tram, reste toutefois prudent : « Si c’est pour entériner des décisions déjà prises par les élus, ce ne sera pas intéressant », se méfie celui qui préside l’Asdel (association se déplacer en liberté). Le coeur -et souci majeur voire insoluble- du débat technique du Val’tram est le raccordement du tram vers la plateforme de l’ancienne voie de Valdonne. « Les premiers scénarios seront d’abord présentés aux Maires de l’Agglo d’ici à octobre. En fonction de ce qui est réalisable techniquement et financièrement, des choix seront présentés au public pour approfondir la concertation », conclut Joseph Pittera.
La Marseillaise, le 23 août 2014
le 23 août 2014
Après l'annonce de Frederic Marchand dans la Voix du Nord de la mise en place prochaine de la video-surveillance aux abords de la place Hentgès, voilà que Partenord Habitat annonce sa volonté de faire de même dans les halls de ses résidences bordant la place.
L'escalade sécuritaire autour de la question de la place Hentgès et des incivilités tombe dans l'impasse de la vidéo-surveillance.
L'article de la Voix du Nord le dit pourtant lui même, la mise en place de caméras n'a pas produit de résultats probants, déplaçant souvent le problème dans d'autres lieux.
Les communistes d'Hellemmes réclament depuis plusieurs années auprès du préfet et de l’État la réouverture permanente du commissariat au nom du principe de service public. Ce n'est pas à la commune de financer la prévention et la sécurité des biens et des personnes alors même que son budget global diminue chaque année du fait de l'austérité organisée par le gouvernement UMP puis PS/EELV.
Pour rappel, nos propositions sur cette question lors des dernières éléctions communales sur Hellemmes :
Assurer la sécurité des habitants est un devoir pour une commune. Malheureusement, c’est un fait acquis : les Hellemmoises et les Hellemmois se sentent de moins en moins en sécurité dans notre commune. Les causes en sont doubles. Il existe de réels problèmes sur notre territoire comme un peu partout d’ailleurs : cambriolages, voitures volées et incendiées, petits trafics, etc. Nous proposons de mettre en œuvre différents mesures qui fassent disparaître le sentiment d’insécurité des Hellemmois.
Nous exigeons la réouverture du commissariat d’Hellemmes avec des effectifs dignes d’une ville de près de 20 000 habitants et ouvert à des heures accessibles pour le public. Notre commune n’a pas à dépendre du commissariat central de Lille. Nous ne sommes pas un quartier de Lille.
Le travail des agents de la police municipale sera valorisé en nous assurant qu’ils sont assez nombreux, qu’ils disposent des moyens matériels nécessaires à leurs missions et en imposant un rythme irrégulier des tournées quotidiennes dans TOUS les quartiers (pas tous les jours à la même heure au même endroit).
Le sentiment d’insécurité se développe également à cause de petites choses répétitives et épuisantes (musique trop forte, courses de voitures, remarques acerbes, etc.) autant qu’à cause de réels actes de délinquance. Cette insécurité, trop souvent imputée aux seuls jeunes, doit être combattue à la racine.
C’est pourquoi l’ensemble des acteurs et des instances déjà existants seront sollicités, mobilisés et renforcés (Observatoire de la sécurité et de la délinquance ; Comité local de sécurité et de prévention de la délinquance, etc.) afin de réduire drastiquement ces actes dans notre ville.
Tout d’abord, nous développerons le dispositif de médiation (avec Citéo s’il est vraiment efficace, un autre s’il ne l’est pas) et mettrons les médiateurs en lien avec les polices municipale et nationale. Le but est de permettre une meilleure compréhension de toutes les dimensions d’une situation en amont afin de parvenir à éviter les problèmes ou les dérives. Nous organiserons donc régulièrement un point d’étape, un état des lieux de ce qui se passe afin d’avoir toujours un temps d’avance (ou en tout cas de tout faire pour). Et nous organiserons la rencontre, le dialogue entre les jeunes et les moins jeunes afin que le respect l’emporte et que le lien intergénérationnel se crée.
Ensuite, nous proposons un projet de réinsertion sociale par le travail pour les petits délinquants. Ce dernier pourra prendre la forme d’une structure associative qui fera réaliser à ces derniers des travaux d’intérêt général. Elle sera aussi chargée de leur accompagnement pour qu’ils puissent retrouver une place dans la société. Ce modèle existe déjà dans plusieurs pays comme le Danemark. Il a réussi à faire baisser de façon substantielle la petite délinquance.
le 23 août 2014
ATTAC Marseille, Solidaires 13, « Vivent les Services Publics » et la FSU13 vous invitent à une conférence-débat avec Jean-Marie Harribey, économiste, co-Président du Conseil scientifique d’Attac France.
La propagande anti-impôt bat son plein : après les hors-d’œuvre des pigeons et des poussins l’an dernier, et des plumés depuis quelques semaines, voici le temps de l’idéologie pure, sans fard et sans masque : ras-le-bol fiscal, nous matraque-t-on vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il ne manquait plus que le shutdown américain pour faire éclore le nouveau concept de « fonctionnaires non essentiels » pour alimenter ici le poujadisme, là-bas le tea-partysme. Face à cette offensive qui vise à détricoter par tous les bouts le manteau collectif qui protège la société, tous les intellectuels dignes de ce nom devraient joindre leurs forces pour expliquer que les travailleurs dans les services non marchands sont productifs.
Cela fait maintenant une vingtaine d’années que je propose la démonstration suivante (aujourd’hui, foin de mégotages et d’entre-deux, je dis bien « démonstration »). Les travailleurs employés dans les services non marchands et qui fournissent éducation publique, santé publique, services municipaux, services dans les associations à but non lucratif, etc., produisent des choses utiles que l’on peut qualifier de valeurs d’usage. Mais ils produisent aussi de la valeur économique, qui est monétaire bien que non marchande, et qui n’est pas un prélèvement sur la production marchande.
Là commence la démonstration. Elle se situe strictement sur le plan de la logique. La part du non marchand par rapport au marchand dans la production totale augmente tendanciellement grosso modo depuis la Seconde Guerre mondiale. Raisonnons comme si la tendance se poursuivait jusqu’à faire tendre la proportion du non marchand vers 1, c’est-à-dire 100 %, et donc faire tendre celle du marchand vers 0. On démontre donc que l’idée même qu’une part déclinante puisse financer une part croissante est un non-sens.
Que faut-il en déduire ou comment raisonner correctement ? Lesdits prélèvements obligatoires sont effectués sur un PIB déjà augmenté du fruit de l’activité non marchande et non pas sur le seul produit marchand.
Il en résulte :
Je conçois que tout ce qui précède suppose d’avoir mené une réflexion sur ce qu’est la richesse et sur ce qu’est la valeur. Pour ne pas lasser le lecteur, je ne vais pas redire cela aujourd’hui mais il pourra se reporter aux nombreux textes précédents qui donnent un aperçu de mon dernier livre sur La richesse, la valeur et l’inestimable, Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste (LLL, 2013), qui tente de faire le point sur cette question qui hante la pensée économique depuis ses origines, et sur laquelle l’impasse totale est faite dans l’enseignement, la recherche et même dans les cercles
qualifiés d’hétérodoxes.
Jean-Marie Harribey pour Alternatives Economiques (octobre 2013)