Commission santé et protection sociale du Parti communiste français

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Le PCF constate les effets de la privatisation d'EDF quelques semaines après

le 08 December 2005

EDF : bienvenue dans un monde de brutes !

Quelques semaines après son introduction en Bourse, EDF prend le pli de la course aux profits.

Changement de cap : 6 000 emplois seront supprimés d'ici à 2007. La rentabilité à tout prix est désormais devenue l'objectif de l'entreprise financiarisée.

Selon EDF, cette décision permettrait « d'installer plus de 5.000 mégawatts sur le territoire français ». Mais avec quel personnel ? Le gouvernement et la direction ont beau souffler des nuages de fumée pour masquer la réalité, les choses sont claires.

Dans l'histoire sociale de notre pays, à chaque fois que l'on a attaqué les acquis des salariés, les usagers ont vu la réponse à leurs besoins diminuer.

Cette décision scandaleuse et totalement injustifiable va peser sur les conditions de travail de tous les salariés d'EDF, réduire la qualité du service rendu aux usagers, favoriser les externalisations et les emplois précaires sous-rémunérés, boucher encore l'avenir de notre jeunesse.

Voilà comment on entend mener la politique énergétique de notre pays : au gré du Cac 40 ! Nous en voyons les conséquences sociales immédiates, mais ne tarderont pas à se faire jour les conséquences sur l'environnement, l'aménagement du territoire et la sûreté de l'approvisionnement.

La casse d'EDF se poursuit.

La gauche se doit de bâtir, dès aujourd'hui, une politique audacieuse et crédible qui rende non seulement à EDF son statut pleinement public, mais crée également les conditions de la création d'un pôle énergétique 100 % public réunissant EDF et GDF.

Parti communiste français Paris, le 8 décembre 2005

QUATRE PAGES SUR LES SERVICES PUBLICS

le 19 November 2005

La première manifestation avait lieu à Guéret le 5 mars 2005. Le 17 septembre, à Angoulême, les collectifs locaux, départementaux ou régionaux de défense des services publics, déjà rassemblés dans une fédération depuis le 26/05/2005, ont décidé de constituer une Convergence des collectifs de défense des services publics,

D'appeler les citoyens, les élus, les forces syndicales politiques et associatives, à rejoindre le mouvement.

L'Humanité a publié, le 19 septembre, la déclaration remise à la presse. Première décision, la Convergence des collectifs de services publics a décidé de s'adresser directement aux maires lors de leur congrès national des 20-24 novembre à Paris et d'organiser une manifestation nationale la veille, le 19 novembre, à Paris aussi.

Le Parti communiste français est partie prenante de cette initiative, il appelle ses élus, ses militants à y participer.

Partons des besoins pour penser l'avenir de la SNCF et de ses agents

le 18 November 2005

Les cheminots, à l'appel de leurs organisations syndicales majoritaires, ont décidé d'une action nationale d'arrêts de travail reconductibles. Les communistes leur apportent leur soutien.

Communiqué de presse commun sur EDF

le 26 October 2005

Communiqué commun des Alternatifs, de la Coordination nationale de la Gauche républicaine (CNGR), de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), du Mouvement pour une Alternative républicaine et sociale (MARS), du Mouvement républicain et citoyen (M.R.C.), du Parti communiste français (PCF), et des Verts.

Le gouvernement VILLEPIN-SARKOZY vient de décider la privatisation partielle d'EDF. La libéralisation du marché de l'énergie au niveau européen, décidée à Barcelone en 2002, a conduit au changement du statut d'EDF. L'heure est aujourd'hui à l'ouverture du capital. Nous savons que les ouvertures de capital débouchent toujours sur des privatisations, France Telecom ou Air France en sont les meilleurs exemples.

Pour que les citoyens français puissent décider en toute transparence de la politique énergétique, EDF doit rester un service public. Seul un service 100% public garantit l'égal accès des usagers à l'électricité et la péréquation tarifaire, la solidarité des régions, répond aux besoins économiques et humains du pays et pourrait à terme permettre une diversité énergétique soucieuse des générations futures et respectueuse de l'environnement.

Il faut donc une grande mobilisation politique et populaire pour marquer un coup d'arrêt à l'entreprise de liquidation des services publics d'une droite qui veut céder les biens de la Nation aux appétits financiers et tout marchandiser.

C'est pourquoi les Alternatifs, la Coordination nationale de la Gauche républicaine (CNGR), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le Mouvement pour une Alternative républicaine et sociale (MARS), le Mouvement républicain et citoyen (M.R.C.), le Parti communiste français (PCF), et les Verts, réunis au siège du PCF à Paris ce jour, sont déterminés à s'opposer ensemble, avec les salariés et les usagers d'EDF, à cette privatisation et à défendre la re-nationalisation d'EDF.

Il faut d'urgence enrayer ce processus de bradage et nous appelons l'ensemble des citoyens à :

se mobiliser pour la réussite de la journée d'action unitaire des salariés de l'entreprise le 8 novembre ; participer à un meeting de la Gauche à la Mutualité le 8 novembre à 20h pour la défense d'EDF 100% publique et du service public en général ; répondre aux initiatives locales de protestation et de mobilisation des organisations politiques, syndicales, associatives, notamment sur les sites EDF ; appeler leurs élus à prendre position dans leurs assemblées locales, départementales et régionales.

Ces initiatives doivent converger vers une réussite massive de la grande mobilisation du 19 novembre en faveur des services publics, à l'initiative de la Fédération nationale des Collectifs pour la défense et le développement des services publics.

Paris, le 26 octobre 2005

Ripostons ensemble à la privatisation d'EDF

le 25 October 2005

Le 25 octobre, le Premier ministre de Villepin a annoncé officiellement la privatisation d'EDF. Après GDF et la SNCM notamment, le gouvernement livre le fleuron des entreprises publiques au privé.

Intervention au Forum « Services Publics- Europe » de Marie-Claire Culié

le 20 October 2005

FORUM NATIONAL SERVICES PUBLICS-EUROPE du 19 octobre 2003 à Toulouse

"Je tiens à mon tour à vous remercier de votre présence à ce forum au nom du secteur Europe du PCF dirigé par mon ami Gilles Garnier et du secteur services publics que j'ai l'honneur d'animer.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, permettez-moi de remercier chaleureusement toute l'équipe de la fédération du PCF de la Haute-Garonne qui s'est dépensée sans compter pour la réussite de cette journée sous la conduite de Nadine Stoll. Merci à toutes et à tous de votre militantisme et votre bonne humeur.

Un autre préalable que je tiens à préciser pour qu'il n'y ait aucun malentendu. Je n'ai en aucune façon la prétention de décrire dans cette introduction la réalité de tous les services publics et de toutes les attaques. Ma prise de parole n'a comme objectif que d'exposer les grandes lignes de fonds de ce débat, grandes lignes que j'ai illustrées par quelques exemples non exhaustifs. Sur la réalité, pourquoi vous redire ce que vous savez déjà car c'est votre quotidien. Notre Forum étant limité dans le temps, j'ai fait le choix d'une introduction la plus courte possible pour laisser le plus de temps au débat. Il me semblerait d'ailleurs profitable que celui-ci porte plus sur ce que nous devons proposer et les moyens de les faire aboutir plutôt que sur le constat de ce qui ne va pas.

Lorsque nous avons mis sur pied ce Forum pour mettre en oeuvre la démarche politique décidée à notre congrès, nous savions que les services publics étaient un sujet très important mais nous ne pensions pas qu'ils seraient un dossier aussi brûlant et que, hélas, notre forum serait autant d'actualité avec l'examen du texte de privatisation de France Télécom au Sénat dans 48 Heures.

Une vaste offensive contre les services publics est lancée par le Gouvernement Chirac Raffarin. Car, comme notre système de protection sociale, ces services sont un obstacle pour la mise aux normes du capitalisme mondialisé. Sans allonger mon introduction au débat, il me semble important de resituer le contexte dans lequel nous vivons. Un enfant meurt chaque 7 secondes dans le monde du fait du système capitaliste. Ce dernier, dans sa course aux profits, régnant en maître sur la planète, met tous les jours en concurrence les hommes et les femmes entre eux au détriment non seulement du bien être humain mais également de leur existence. Les dirigeants, le patronat mondial conçoivent l'humanité comme la variable d'ajustement . Cette voie, au delà de l'horreur quotidienne, mène dans l'impasse.

En France, la droite revenue au pouvoir par défaut, car la gauche n'a pas répondue aux attentes des Français, prend quotidiennement des mesures qui remodèlent la société et imposent ainsi un recul de civilisation. Chirac Raffarin - à travers leur décisions politiques au service du MEDEF - ne font pas que rogner sur les acquis sociaux. Ils créent les conditions pour imposer à la société française le capitalisme mondialisé. Un monde où il n'existe plus de droits collectifs, un monde où le salarié est individualisé, totalement précarisé. C'est avec cette grille de lecture qu'il faut décrypter, me semble-t-il, toutes les réformes. La décentralisation Raffarin est la casse de l'unicité de notre service public, de notre Education Nationale. Le système de rémunération au mérite est l'individualisation des statuts protégeant les personnels, les privatisations sont l'individualisation des droits des usagers pour en faire des clients dont l'accès aux services sera fonction de ses revenus. Comme disait l'ami Hugo suivant que vous serez puissant ou misérable. Mais nous sommes au 21ème siècle... Et des luttes ont eu lieu , et continuent de se développer pour s'opposer à cette barbarie. Des acquis marquent l'histoire de notre pays notamment les services publics et la protection sociale . En mettant au cœur des choix la réponse aux besoins humains et non la recherche du profit, les services publics sont la démonstration qu'une autre construction politique est possible. Ils sont à mes yeux constitutifs de la société communiste de par les critères de gestion qui ont présidé à leur création à savoir à chacun en fonction de ses besoins et chacun contribue en fonction de ses moyens.

Au-delà des spécificités léguées par l'Histoire, le besoin de services publics est commun à tous les peuples. Et ce besoin n'a jamais été aussi fort, avec les fractures sociales et démocratiques, le changement des modes de vie, les mutations technologiques, les défis du co-développement et de la préservation de l'environnement.

Mais, depuis de longues années, ils subissent des attaques qui ont fait avancer des critères de gestion capitalistes diminuant ainsi non seulement la qualité de réponse aux besoins des usagers, mais également en se privant d'être un outil de transformation sociale.

Depuis 20 ans, nous vivons une offensive de privatisation et de libéralisation des services publics à l'échelle de l'Europe et du monde. Sa philosophie, c'est le dogme de la concurrence et du « tout marchandise » comme mode d'organisation unique des rapports économiques entre les hommes. Son objectif : livrer aux multinationales de nouveaux secteurs d'activité pour accroître les profits.

En France, ce sont les privatisations, poursuivies et amplifiées aujourd'hui par le gouvernement Raffarin à Air France, France Télécom, la Poste demain EDF-GDF et les autres entreprises publiques. En Europe, où la notion de service public n'a jamais été reconnue, les directives et règlements n'ont servi qu'à casser les monopoles nationaux et à favoriser la pénétration des intérêts privés. Ceci dans le but d'appliquer le traité de Maastricht pour la construction d'une Europe libérale au service du capital. Aujourd'hui, l'ambition est de parachever cette libéralisation et de la rendre irréversible à travers le projet de constitution européenne qui vise à inscrire dans le marbre pour trente ans les principes de l'économie libérale. Et les tenants de cette constitution ont tellement peur de la démocratie que 340 articles n'ont été rajoutés en catimini en plein mois de juillet. Il s'agit de la partie III qui offre (je cite) « aux citoyens un marché unique où la concurrence est libre et non faussée ». A travers cette phrase, c'est la mort des services publics et de la protection sociale qui est énoncée. C'est pourquoi le PCF réclame un référendum comme nous l'avions fait pour Maastricht A l'échelle mondiale, avec l'AGCS, dans laquelle l'Europe joue un rôle actif à l'écart de toute information des peuples et de tout débat, et qui vise à livrer aux grands groupes toutes les activités de service, y compris l'éducation et la santé.

Il faut faire le bilan de cette politique : il est désastreux, à l'inverse de ce que promettaient les libéraux. C'est ainsi que les hôpitaux de proximité ferment leurs portes, obligeant les malades, les femmes enceintes à faire toujours plus de kilomètres pour trouver la réponse à leurs besoins de santé ou pour mettre au monde leur enfant dans des hôpitaux de plus en plus surchargés et donc de moins en moins humains. C'est également un transfert de charges sur les familles dans la mesure où les frais de transport, d'essence sont à la charge de la famille du patient. Quant à la qualité des soins, elle régresse du fait de la diminution de l'enveloppe budgétaire et c'est ainsi que la santé publique en France ne répond plus aux besoins de la population, comme l'été 2003 en est le témoignage dramatique. Concentrés sur la partie rentable des activités et la fraction solvable des consommateurs, les choix d'investissements et de tarification ont entraîné : L'aggravation des inégalités dans l'accès aux services et l'abandon de toute notion d'aménagement du territoire. Il suffit de regarder de près l'évolution des tarifs dans les télécommunications, l'abandon de nombreuses dessertes aériennes régionales qui crée de fait des inégalités d'accès aux télécommunications et aux transport. C'est ainsi, qu'en Midi-Pyrénées, la suppression des trains de nuit vers Paris est effective dans l'Aveyron. Elle est programmée pour le Tarn, l'Ariège, obligeant les usagers à effectuer des centaines de kilomètres pour avoir accès à un train pour rejoindre la capitale. La fermeture des bureaux de poste - on prévoit aujourd'hui d'en supprimer 40% sur les 17000 existants - est déjà entrée en vigueur dans beaucoup de villages ruraux avec une accélération ces derniers jours .Les services postaux sont souvent assurés par l'épicerie du village. On voudrait nous faire croire que service public et service au public c'est la même chose.

Les choix d'investissements et de tarification ont entraîné également

Le sous-investissement, comme nous l'avons vu, avec les pannes électriques aux USA, mais aussi en Italie et en Grande Bretagne. Et un certain nombre de voix se sont élevées cet été pour alerter sur le fait qu'en France nous ne sommes pas également passés loin de la catastrophe au moment de la canicule. Les conséquences de ces choix purement financiers sont également le sacrifice de la sécurité (voir les accidents dans les transports en Grande-Bretagne, l'arrêt des trains cet été en rase campagne ou la suppression de certaines dessertes par manque de moyens) et le sacrifice de l'environnement (par exemple la libéralisation de l'énergie poussant à l'épuisement des ressources gazières, les moins chères, mais aussi les plus rares et génératrices d'effets de serre).

Pour les salariés, le dumping social avec la liquidation des acquis sociaux et le développement de la précarité (1/3 des effectifs actuels de la Poste).

Le résultat majeur des privatisations et de l'ouverture des marchés a été de substituer aux anciens monopoles publics des oligopoles privés, à travers une guerre économique qui s'est traduite par de véritables sinistres pour l'industrie et l'emploi. Dans cette ville de Toulouse comment ne pas donner en exemple l'affaire d'Air Liberté ? Cela s'est traduit également par des catastrophes économiques de grande ampleur comme le krach des télécoms et la mise dans le noir de millions de personnes aux USA et en Italie.

Enfin, les moyens d'intervention et de contrôle des citoyens sur les services ont reculé alors que progressait la mainmise des groupes privés ; les différentes instances de régulation se révélant impuissantes à contrôler les prix et à prévenir les crises. Je pense aux exemples des télécommunications, de l'audiovisuel ou de la gestion de l'eau en France. C'est aussi à partir de ce bilan, de cette réalité, et non par dogmatisme, que nous nous prononçons contre les privatisations. Ce choix basé sur la concurrence a mené à l'échec tous les collectivités qui l'ont choisi comme règle de vie. Pour échapper à la catastrophe, il y a donc une première exigence : stopper le train fou des privatisations et libéralisations.

D'où notre proposition d'un gel immédiat des libéralisations en Europe, pour, à partir d'un bilan de la déréglementation, engager un débat sur l'avenir des services publics. D'où notre campagne contre les privatisations en France avec le lancement à la fête de l'Humanité de la carte-pétition sur les services publics et les entreprises publiques. Et nos initiatives s'appuient et sont partie prenante des résistances qui s'organisent. Les plus spectaculaires sont les luttes du printemps et de l'été. Mais, il ne faut pas passer sous silence toutes les luttes locales (autour du bureau de poste, de l'hôpital, de la ligne de chemin de fer) et nationales (contre les privatisations) jusqu'aux mobilisations européennes (les euromanifs) et au-delà (le mouvement altermondialiste).

Ces mouvement ont permis de freiner certains projets. C'est ainsi que, dans la fonction publique d'Etat, le gouvernement avait prévu de supprimer 30 000 emplois en 2004.Or, devant la contestation et les luttes, il a inscrit à son budget la suppression de 4561 postes. Cela est déjà très grave car ce chiffre représente un 15ème des départs à la retraite et c'est quatre fois plus qu'en 2003. Des luttes locales importantes réunissent aussi un peu partout la population avec les élus et les salariés contre les fermetures d'écoles, de bureau de poste, de gares SNCF. L'implication citoyenne dans ces rassemblements démontre l'attachement de la population au service public tant il est vrai qu'il est un facteur essentiel de l'aménagement du territoire. Mais, bien souvent, la seule alternative proposée aux fermetures est le transfert des emplois sur les collectivités locales. C'est un moyen de retourner l'exigence de services publics contre la population créant de fait une application de la décentralisation Raffarin en cassant l'unicité des statuts et la réponse aux besoins. Cette situation met en évidence le besoin de ne pas en rester à la contestation et à la résistance aux mauvais coups et de construire une alternative. Car c'est bien de cela que souffre la gauche dans ce pays et c'est aussi sur cette absence que buttent les luttes.

Donc construction d'une alternative mais avec quels contenus ?

Nous voulons faire des services publics, non pas un amortisseur social des méfaits du capitalisme, mais un instrument de transformation de la société, pour un monde plus juste et plus solidaire, pour le progrès social et le développement durable. Pour cela, s'il y a besoin de défendre l'existant, il y a également besoin de modernisation, de reconquête et d'extension à d'autres secteurs de la vie. Il serait illusoire de penser répondre aux besoins uniquement par la défense alors que la vie fait évoluer les besoins de la société à une vitesse jamais égalée dans l'histoire de l'humanité. Défendre, moderniser, étendre les services publics demandent d'élaborer une alternative.

L'Europe est aujourd'hui un terrain essentiel d'élaboration d'une telle alternative. En effet, celle-ci ne peut pas être le retour à un mode de fonctionnement où les services publics relèveraient exclusivement des prérogatives des Etats : D'abord, pour des raisons liées au développement des moyens de production : des secteurs comme la distribution d'énergie, les télécommunications, le transport ferroviaire ou aérien nécessiteront de plus en plus, par leur nature même, la définition de règles au-delà du seul niveau national. Ensuite, parce que le besoin de développer les services publics est universel : les différences considérables qui existent aujourd'hui entre les pays en termes d'accès des populations aux services impliquent l'élaboration de normes communes susceptibles de permettre une harmonisation par le haut.

La réponse aux attentes des peuples en matière de services publics, modernes et répondant efficacement aux enjeux de société d'aujourd'hui, est un des éléments pour construire un véritable modèle social européen. Sans élaboration dans ce sens, l'élargissement en cours se traduira par de nouvelles inégalités et tensions qui mettront vite en péril le projet d'unité européenne lui-même. C'est ainsi et seulement en portant un tel modèle que l'Europe peut jouer un rôle international face à la toute puissance des Etats-Unis, avec l'ambition de changer le cours de la mondialisation. Dans les services publics, comme dans d'autres domaines, cela suppose de profondes réorientations, et notamment la rupture avec les conceptions libérales dévastatrices qui ont prévalu jusqu'à aujourd'hui.

Pour cela il me semble important de fixer d'autres objectifs et une autre approche

Trois objectifs qui me semblent essentiels :

1- La démarchandisation des services publics pour les soustraire à la dictature de la concurrence et des marchés financiers ; 2- Leur démocratisation, pour donner la maîtrise effective des services aux citoyens (usagers, salariés, élus) ; 3- La coopération internationale pour assurer une continuité de service à l'échelle du continent, partager les coûts d'investissement, de formation, de recherche, développer l'emploi.

Une autre approche basée également sur 3 points :

1- A l'inverse de l'imposition d'un modèle unique basé sur la concurrence, le respect des spécificités des différents pays, et en combinant les points forts de chaque expérience nationale, permettra de tirer les acquis vers le haut. 2- Le respect du principe de subsidiarité. A partir de normes minimales de services fixées au niveau de l'Union, chaque pays doit rester maître de ses choix internes d'organisation : monopole ou multiplicité d'opérateurs, entreprise publique ou concession privée de service public. L'application de ce principe justifie la défense des entreprises publiques en France et permettrait la mise en place de droits de contrôle renforcés chez leurs concurrents privés. 3- Enfin, cela suppose la réversibilité des décisions, principe démocratique aujourd'hui nié par l'Europe libérale. D'où l'idée, déjà avancée par le PCF en 1999, d'un droit de pétitionnement citoyen qui, au-delà d'un certain seuil de signatures, entraînerait obligation pour l'Etat ou le groupe d'Etats concernés de demander la renégociation de textes européens comme les directives et règlements.

Concrètement, cela signifie :

Un nouveau traité européen : qui impose l'instauration de droits d'accès aux biens et services publics (l'énergie, les moyens de transports, les systèmes de communication, l'eau, le logement, le crédit, la santé, l'éducation, la culture,...) comme un objectif fondamental de l'Union (à inscrire dans la Charte des Droits Fondamentaux en préambule du traité) ; et qui reconnaisse un secteur de services d'intérêt général situé de droit en dehors de la sphère marchande et placé sous maîtrise publique.

Le retrait de l'Europe de l'AGCS : Les biens et services publics, n'étant pas des marchandises, ne doivent pas relever des règles d'organisation du commerce. C'est pourquoi, dans l'optique de la promotion d'un modèle social et économique original, l'Union Européenne devrait se déclarer zone hors AGCS, à l'image du mouvement qui commence à se dessiner dans plusieurs grandes villes.

Un changement de la stratégie des entreprises publiques françaises Car le secteur public peut être un vecteur privilégié pour promouvoir un autre type de logique économique fondé sur les besoins. Mais, cela suppose : le maintien de leur statut public et le refus des ouvertures de capital et des privatisations. des modifications majeures dans la stratégie et le fonctionnement des entreprises publiques qui aujourd'hui s'alignent de plus en plus sur le modèle du privé ; leur développement international notamment doit être fondé sur des objectifs de service public et l'engagement dans des rapports de coopération avec les autres opérateurs, et non sur la croissance financière.

Quels services publics devons nous construire aujourd'hui ici et maintenant pour relever les défis de notre temps afin de construire la société progressiste dont l'humanité a tant besoin, voilà la vaste question sur laquelle je vous invite au débat."

La Poste : Racket d'Etat !

le 19 October 2005

Alors que La Poste affiche déjà un endettement de 3,5 milliards d'euros, Thierry Breton s'apprête à demander à l'entreprise publique, de verser une soulte de 2 milliards d'euros pour compenser l'adossement au régime général des retraites de ses salariés.

Cette somme servira à diminuer, artificiellement, le déficit public du budget de l'Etat, pour être sous la barre des 3% imposés par le pacte de stabilité. C'est un mensonge de présenter cette soulte comme une compensation alors que cette somme prise aujourd'hui, sera reportée sur un déficit à venir.

De plus, c'est un véritable racket d'Etat puisque cette ponction risque de conduire la Poste à emprunter la quasi-totalité de cette somme sur les marchés financiers. La conséquence sera l'engagement, encore un peu plus loin, de l'entreprise publique dans l'impasse de la privatisation, comme ce fut déjà le cas, notamment, pour EDF ou France Telecom.

Parti communiste français Paris, le 19 octobre 2005.

Pour un service public élargi, démocratisé et modernisé

le 12 October 2005

Le gouvernement Villepin poursuit sa fuite en avant libéral-populiste. Les attaques pour privatiser les services publics se multiplient, de la SNCM à EDF, en passant par GDF et la Poste.

C'est un choix dogmatique, sans aucune considération des conséquences pour l'avenir. La privatisation d'entreprises publiques répond à un mécanisme désormais connu, licenciements, augmentation des profits et des prix pour les usagers.

Pour le Parti communiste français, des biens communs tels que l'énergie, la santé ou encore l'eau doivent rester dans le domaine public. Nous ne connaissons que trop bien le processus de privatisation qui, en répondant aux lois du marchés, abandonne progressivement les missions de services publics.

Déjà, il est question d'une augmentation de 13% des prix pour GDF, au moment même où l'ouverture du capital d'EDF est programmée. En dix ans, EDF, en tant qu'entreprise publique a baissé de 29% ses tarifs de vente aux usagers, alors que le marché des professionnels, déjà majoritairement ouvert à la concurrence, a vu ses tarifs augmenter vertigineusement, entraînant par là-même un affaiblissement de la compétitivité pour l'industrie française.

L'aspiration à une autre Europe exprimée le 29 mai, et les grandes manifestations du 4 octobre dernier, démontrent le rejet de cette politique par les Français. Le besoin de services publics élargis, démocratisés et modernisés est une évidence aujourd'hui. C'est la seule façon de répondre aux attentes tout en garantissant les missions de service public.

Parti communiste français Paris, le 12 octobre 2005.

Étendre et démocratiser les services publics :

le 01 October 2005

Engager un vaste plan de reconquête et d'extension des services publics ; Revenir sur les privatisations, notamment EDF-GDF, ports, autoroutes ; Démocratiser la gestion des services publics.

Marie-George Buffet : mes 7 propositions pour changer vraiment la vie

EDF : Un enjeu stratégique, plus que jamais

Par Obadia Alain, le 30 September 2005

EDF : Un enjeu stratégique,  plus que jamais

Alain Obadia

 

Les commun istes sont et seront aux premiers rangs de la bata ille pour empêcher qu’EDF ne soit bradée aux intérêts de quelques groupes financ iers , au détriment de

ses missions de ser vice public et de l’intérêt du pays. Tel est le sens de la mise en place des comités de défense d’EDF à l’initiative des élus, tel est le sens du meeting du 8 novembre à Jappy (voir encar t) visant à rassemb ler toutes les forces de progrès autours de cet objectif majeur.

 

En effet, traiter l’éner gie comme une banale marchandise est lour d de consé quences catastr ophiques pour l’avenir. L’éner gie, et singulièrement l’électr icité, est un des éléments les plus déterm inants pour le développement économ ique et social du pays. Sa gest ion implique une vision de long terme en ce qui concerne notamment la programmat ion des investissements , la mob ilisat ion de financements pérennes et tournés vers l’intérêt collectif, le développement d’un effor t de recherche indispensab le pour relever les défis d’une croissance de type nou veau favorisant l’épanou issement humain et sauvegardant l’avenir de la planète . Elle est un bien vital pour chaque personne et, à ce titre, le ser vice public doit êtr e garant de l’égalité d’accès pour tous et pour chacun , de l’équilibre terr itor ial, de la sécur ité d’appr ovisionnement , du respect de l’environnement . Dans la période actue lle, ces différents paramètr es ont un carac tèr e cruc ial.

La crise énergétique, structur elle puisque liée à la pers pective désorma is proche de la «fin du pétrole»implique une politique cohérente et volonta ire fondée sur des choix démocrat iques et non sur les logiques cour t-term istes et spécu latives des marchés.

 

Il en va de même pour le remplacement des moyens de production qui arr iveront à leur fin de vie, pour mettr e en œuvre les techno logies nouvelles indispensab les afin de se hisser au niveau des enjeux et pour l’effor t de recherche cons idéra ble qu’elles supposent .

 

Au plan européen, ces données voient leur impor tance multipliée pour, simplement , assur er l’équilibre entr e les besoins et les capacités de production. Et comment ne pas évoquer la nécess ité absolue de la coo pérat ion mond iale afin de porter remède à la situat ion intoléra ble du milliar d et demi d’êtr es humain privés d’accès à l’éner gie. Bref, ces enjeux impliquent que la France garde une maîtrise publique tota le sur EDF dont le rôle straté gique est plus grand que jamais.

 

Avec la démocrat isation de sa gestion ouverte aux salariés et aux usagers, c’est une con dition indispensab le pour opérer les choix et les investissements de long terme corr espondant à la meilleur e allocat ion des moyens. Comme on le voit, nous nous situons à mille lieues de la logique du recours au marché, de la concurr ence entr e opérateurs et de l’ouverture du capital au bénéfice de grands groupes privés qui anime le gouvernement frança is et les instances eur opéennes depuis la conce ption et la mise en œuvre des directives électr iques et gazières. Cette logique porte en elle une trans format ion régress ive des gest ions des entr eprises concernées dans le sens du cour t termisme et de la recherche de dividendes maximisés pour les actionna ires privés.

 

Les faillites histor iques du trader ENRON et du système électrique californ ien, celle de Worldcom et de nom breuses entr eprises de télécommun ications, celle des chemins de fer britann iques sont pour en témo igner. De même , les ententes oligopolistiques dans le domaine de l’eau ou dans celui des télécoms sont pour donner une idée de la direction du processus envisagé. Loin d’avoir une incidence bénéfique sur les prix, elles laissent le champs libre à la logique spécu lative du marché.

 

Les entr eprises «éligibles» ayant opté pour la dérégulation en ont fait l’amèr e expérience subissant des hausses de leurs contrats de 30 à 35%. C’est tellement vrai que le «Consor tium des industr iels gros consommateurs d’éner gie» vient de deman der à l’Etat «une garantie de modération des prix…»

 

Dans la logique du ser vice public, la fixation des prix est fondée sur les coûts de revient. Dans celle de la concurr ence, c’est le prix du marché. A ce petit jeu, les prix frança is évolueront irréméd iablement en for te hausse alors que nous disposons de l’immense avanta ge que nous confère le parc nucléaire et notr e capacité techno logique à le remplacer par de nouvelles générat ions de réacteurs dont l’EPR. De même, la financ iarisation mond ialisée con duit à des gâchis absurdes. En Europe, 90 milliards d’Euros ont été englout is en deux ans dans le secteur pour des opérat ions d’acquisition ou de fusion sans créer la moindre unité de production supp lémenta ire.

 

Il est envisagé l’achat par EDF d’un opérateur gazier (5 à 6 milliards d’Euros) et, symétriquement l’achat d’un électr icien par Gaz de France pour plusieurs milliar ds également . La concurr ence entr e ces deux ensem bles deviendra sévère, les libérau x de la Commission et d’ailleurs seront satisfaits, les augmentat ions de capital prétexte à l’ouver tur e au privé seront largement utilisées …à des opérat ions absurdes pour le pays et pour les usagers. Seuls les opérateurs financ iers s’en réjouiront ! Décidemment , le rappr ochement d’EDF et de GDF pour lequel nous nous battons est indispensab le ainsi que l’invers ion de cette logique catastr ophique !

  1. Il est essent iel de rappe ler largement ces quelques éléments et de démontr er que l’ouverture du capital n’est ni nécessa ire, ni sur tout souha itab le.

  2. Il est essent iel de rappe ler que les directives électr icité (et gaz également) qui sont à l’origine de ce processus font justement partie de ce qui a été refusé par notr e peuple le 29 mai avec l’ensem ble des politiques libéra les de casse des ser vices publics figurant en toutes lettr es dans le projet de Const itut ion européenne .

  3. Il est essent iel de montr er qu’en restant fermes sur le développ ement des entr eprises publiques assurant des missions de ser vice public, nous nous donnons les moyens de répondr e aux besoins de la population et du pays.

  4. Nous sommes convaincus de la nécess ité de donner une dimens ion eur opéenne à la politique éner gétique. Mais celle-ci doit êtr e fondée sur la coo pérat ion des Etats et des opérateurs et non sur la logique de la concurr ence prédatrice entr e les grands groupes industr iels et financ iers . C’est pourquoi nous voulons créer une agence européenne de l’éner gie dont le rôle sera it d’impulser et de coor donner cette coo rat ion. S’app uyant sur une Banque centra le eur opéenne dont les missions devraient êtr e profondément trans formées au ser vice de l’emploi et du développement , elle pourrait contr ibuer à orienter les investissements nécessa ires pour relever les défis de l’avenir. Enfin, toutes les con ditions doivent êtr e crées pour que les salariés du ser vice public, les usagers et les élus puissent inter venir afin qu’à tous les niveaux, les décisions prises répondent en toutes circonstances à l’intérêt collectif. Les enjeux sont tels que les ambitions à se fixer doivent êtr e élevées.

 

Opposons les intérêts du pays, ceux de la construct ion d’un avenir de développement pour tous aux calculs mercant iles des puissants de la finance et des forces de l’abandon.